Pour démarrer cette semaine avec le sourire

Alexej von Jawlensky - Lola

→ La belle histoire

Incroyable destin que celui de Richardson Viano. Ce jeune homme de 19 ans originaire des Hautes-Alpes va représenter Haïti aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Né dans ce petit pays des Caraïbes puis adopté par une famille en France, « Richi » passe son enfance dans les Écrins. Il devient vite un très bon skieur. Mais coincé à la lisière du très haut niveau, il pense à raccrocher… En janvier 2019, il reçoit le coup de fil de Jean-Pierre Roy, un Haïtien installé en France et fondateur d’une incroyable fédération haïtienne de ski. L’histoire a de faux airs de Rasta Rockett. Vendredi, Richardson défilera pourtant à la cérémonie d’ouverture.

→ Le parcours du combattant 

Après avoir quitté l’école sans brevet à 16 ans, Karim Ounas est devenu 30 ans plus tard médecin anesthésiste-réanimateur. Entre-temps, ce nordiste aura été agent d’entretien, brancardier, policier, aide-soignant, infirmier, étudiant en école de médecine (avec deux enfants en bas âge). Et pour finir médecin. 

→ Des blabla caisses

On a tous pesté un jour, coincé à la caisse de Super U derrière un grand-père. Testées depuis plusieurs années dans les supermarchés néerlandais, les « caisses de bavardage » sont expérimentées en France.

→ Le village zéro déchet

Il y a 25 ans, on y brûlait les ordures à l’air libre. Au Japon, le village de Kamikatsu est devenu le meilleur élève du recyclage dans le monde. 80 % des déchets sont recyclés contre 20 % dans le pays. Oubliez les poubelles jaune et verte : il y a ici 45 bacs de tri différents. Mais que peut faire le plus vertueux des villages face au suremballage ?

→ Les oiseaux du jardin

La LPO organisait ce week-end son grand comptage national. En France depuis 1989, on enregistre une baisse de 30 % des espèces communes. Les « généralistes » comme les mésanges, qui peuvent vivre dans différents types d’habitats, s’en sortent mieux. En revanche, les espèces exclusivement granivores sont plus fragiles. Le verdier d’Europe est ainsi en train de disparaître de nos jardins. Au rayon des « nouveautés », on voit davantage d’oiseaux nordiques, la mésange noire et le pinson du Nord. 

🇷🇺 Russie. Sur l’île Kolioutchine à l’extrême-est de la Sibérie, le photographe russe Dmitry Kokh a rencontré les nouveaux pensionnaires d’une station météo abandonnée : des ours polaires. 

🇪🇸 Espagne. Au large de l’Afrique, l’archipel espagnol des Canaries est l’un des rares endroits d’Europe où Amazon ne livre pas. En cause : des coûts de livraison trop importants et un système bureaucratique très rigide. (l’article en espagnol | le résumé en français)

🇬🇧 Royaume-Uni. À Cambridge, un robot-aspirateur s’est « enfui » de l’hôtel où il travaillait, et ce dès son premier jour de travail. Les internautes se sont passionnés pour ce rebelle épris de liberté. Au bout de 24 heures, celui-ci a été retrouvé coincé dans une haie de la ville.

Le point philo. Aurait-il fallu dire « S’il te plait » à ce robot-aspirateur ? Lui donner un surnom affectueux pour qu’il accepte mieux sa tâche ? Cette question de l'anthropomorphisation des robots, c'est-à-dire de fait de les voir comme des humains, est beaucoup moins superficielle qu'elle n'y paraît.

La Finlande endigue la désinformation à la source

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La période actuelle, et les peurs qu’elle charrie, sont un terreau idéal pour la désinformation. Pour l'affronter, la Finlande s’est lancée depuis 2014 dans un ambitieux programme éducatif, comme le raconte le journal britannique The Guardian. Aujourd'hui, c’est le pays le mieux armé d'Europe (la France est 16e sur 35).

Les leçons à retenir :

• La lutte contre la désinformation est ici une vraie politique publique. Outre les milliers d’élèves finlandais, les enseignants et les bibliothécaires ont été formés. Les moyens engagés sont importants, les efforts coordonnés.
• Le doute est enseigné comme une compétence. Qui a produit cette information ? Est-elle vérifiable ? Le mot fake news, trop large, est peu utilisé. Les élèves apprennent à reconnaître ce qui relève de l’erreur, de la manipulation ou de la blague.
• Les exercices sont très concrets. Les élèves sont formés par exemple à identifier les faux comptes sur Twitter.
• La formation infuse toutes les matières. En maths, les élèves apprennent à ne pas se faire manipuler par les chiffres. En arts plastiques, à reconnaître une photo trafiquée. En histoire, on leur enseigne l’histoire de la propagande. En cours de finnois, le pouvoir des mots pour désinformer.
• Les enseignements ciblent les médias des jeunes. YouTube, Instagram ou Snapchat, et non pas les JT ou les journaux que les jeunes ne lisent plus vraiment.

👉 À lire ici

La Hulotte ou l'écologie par l'émerveillement

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Ce journal culte, « le plus lu dans les terriers », fête cette année ses 50 ans. France Bleu raconte l’histoire de ce média pionnier de l’écologie.

À retenir :

• La Hulotte a été créée en 1972 par un jeune instituteur. Pierre Déom est prof dans les Ardennes. Son credo : la meilleure façon de protéger la nature est de mieux la connaître, et de s’en émerveiller. C’est lui qui écrit et dessine tous les numéros depuis un demi-siècle — le journal compte sept personnes. 
• On ne trouve pas la Hulotte en kiosques. Pourtant, le journal compte 140 000 abonnés dans 70 pays. Un journal comme Le Monde en compte lui « seulement » 87 000 (hors abonnements numériques). 
• C’est un journal réputé pour sa rigueur scientifique. C'est aussi un « irrégulomadaire » qui sait prendre son temps et qui ne parait que lorsqu’il est prêt. Chaque numéro est dédié à une espèce animale. « Je veux montrer que chacun de ces animaux est comme un monument historique. Une espèce disparue ne reviendra jamais. On a un trésor merveilleux extraordinaire. » Très lu dans les écoles, le journal aura été le déclencheur de beaucoup de vocations de scientifiques aujourd’hui.

👉 À lire ici et surtout là

🍛 Gastronomie. Marre de cuisiner les mêmes recettes à la maison ? Tentez l’expérience du risocroûte, la renversante rencontre du risotto et du pâté-croûte. Ou celle du fajijine, la fusion inattendue des fajitas et du tajine.

🌊 Océans. Cette carte des phares est totalement hypnotique. Les couleurs sont les bonnes. Le diamètre des cercles correspond à la distance à laquelle chaque phare est visible. 

💼 Éducation. Comment Pronote a transformé nos vies de parents, et celles de nos enfants (vidéo). 

❄️ Aventure. Si vous rêvez de grandes aventures glacées, mais que vous préférez les vivre au chaud sous un plaid, le récit de cette première traversée nord-sud du Canada sans assistance devrait vous réjouir.

📽 Cinéma. Le film culte « Astérix et Obélix : mission Cléopâtre » a failli être tourné en partie en égyptien ancien. 

🍷 Chandeleur. Si vous voulez à la fois gâter vos enfants et les aider à dormir, cette recette de crêpes de 1954 est idéale.  

📚 Livres. Chez les bibliothécaires, on ne dit pas qu’on jette des livres. Mais qu’on « désherbe » les rayons.

Les animaux fantastiques

Helga Stentzel

Quand elle était enfant en Sibérie, Helga Stentzel inventait des animaux fantastiques en assemblant les objets glanés dans la maison de sa grand-mère, des seaux ou des bûches. Devenue adulte, cette artiste russe installée à Londres continue son merveilleux bestiaire surréaliste, en détournant les objets qui l’entourent. Son linge qui sèche sur le fil se transforme tantôt en cheval, en vache, en dauphin ou en ours polaire. Une manière candide et poétique de réenchanter notre quotidien. 

📸 Son compte Instagram

🔌 Fiu. Ce mot tahitien — prononcez fiou — désigne un mélange de fatigue, de trop-plein, d’ennui, de spleen, de lassitude, de démotivation et de ras-le-bol. Le fiu, c’est quand la vie ou les autres vous saoulent. Le fiu, c’est ce désir irrépressible de ne plus rien faire, de fermer boutique, de prendre le large, d’envoyer tout balader, ses responsabilités, sa vaisselle, sa lessive, sa mère au téléphone, son patron et ses collègues, ses rendez-vous Zoom, ses enfants. 

Attention : le fiu n’est pas réductible à une simple flemme déclenchée par les fortes chaleurs polynésiennes. Le fiu n’est pas une émotion de fainéants. Être fiu, c’est être lucide, c’est faire le constat d’un mal-être dans son corps et dans son âme, et exprimer le désir de rompre avec. En Polynésie, c’est un sentiment que l’on comprend, et respecte. 

Le mot fiu est entré comme adjectif dans le Larousse français en 2015. Il est donc valide au scrabble, et c’est bien pratique.