Les bonnes infos

Pour une semaine la tête dans les étoiles

Sainty-Drechsler

Le chasseur de nébuleuses

On commence par une fabuleuse histoire racontée par France Info. Yann Sainty, un astronome amateur de Nancy, a réussi à photographier une nébuleuse inconnue dans l’une des zones les plus observées de l’univers — la galaxie « voisine » d’Andromède. Strottner-Drechsler-Sainty Object 1 — c’est son petit nom et la tache bleue sur l'image — avait échappé à des télescopes bien plus puissants. Cette découverte majeure a été réalisée avec deux autres collègues, l’Allemand Marcel Drechsler et le Français Xavier Strottner. Graphiste à son compte, Yann s’est mis à la photographie astronomique au moment du confinement. Il a depuis découvert plusieurs centaines d’objets célestes. Une nébuleuse porte même le nom de sa maman Joëlle, morte d’un cancer il y a dix ans. Il le racontait avec émotion au journal L’Est Républicain : « Les soirs d’été, je peux dire à ma famille : regardez, là, c’est la nébuleuse de maman ». À lire ici.

La Spiderwoman française

Christine Rollard est biologiste et aranéologue au Muséum national d’histoire naturelle. Depuis l’enfance, elle s’évertue à lutter contre « le délit de sale » dont sont victimes les araignées. On les fuit parce qu’elles sont poilues, la chercheuse les juge au contraire soyeuses. Il existe en France 1750 espèces différentes, la mygale à chaussettes, l’araignée-loup ou l’araignée-crabe.

La voie du sabre

C’est une histoire qui se déroule en 2023, mais que l’on croirait sortie d’un film de samouraïs. Johan Leutwiler est un jeune suisse francophone de 33 ans, qui après quinze ans d’apprentissage auprès de son maître Kubo, va gagner le droit de devenir le premier forgeron de sabres étranger au Japon. Une technique qui requiert une extrême minutie, digne d’un horloger suisse : chaque coup de marteau compte, sur une lame passée dans un four incandescent à 1300 degrés. Un sabre se fabrique en six mois et sera vendu 30 000 euros. Au printemps, Johan va ouvrir sa propre forge.

BOÎTE À IDÉES

La trogne, cet arbre-paysan à la drôle d'allure

Monkelbaan / Wikicommons / CC

Le bonheur d’Idéfix. Connaissez-vous le Daisuki japonais ? Cette technique forestière à la mode permet de faire pousser du bois sans avoir besoin de couper des arbres. En France, cette taille est pratiquée depuis l’Antiquité. Sauf qu’elle a un nom qui fait beaucoup moins rêver : la trogne. Le magazine Socialter raconte son histoire.

Le pétrole des campagnes. La trogne n'est pas une essence d'arbre. Trogner un arbre, cela consiste à couper en hauteur le tronc et les branches maîtresses d'un saule ou un peuplier par exemple. Cette coupe va permettre à des rejets de pousser, formant une sorte de petite forêt perchée (et lui donnant cette drôle d’allure hirsute. C’est le bois « jeune » que l’on va récolter, sans avoir besoin de scier le tronc « vieux ». La trogne fut généralisée dès le Moyen Âge. On la surnomme « le pétrole des campagnes », fournissant au paysan le bois pour se loger, se chauffer et nourrir le troupeau. Si vous observez bien, vous verrez des trognes partout — on les appelle aussi les têtards — sur les places de villages ou le long des routes. Dans Harry Potter, le saule cogneur, c’est une trogne !

Le paradis pour les animaux. Aujourd’hui, la mécanisation a marginalisé son usage. Mais depuis quelques années, des passionnés tentent de convaindre des vertus de cette taille. Parce qu’elle fait partie du patrimoine, comme dans le Pays basque ou le Marais poitevin. Parce qu’une trogne, c’est un formidable refuge à la biodiversité : en vieillissant, le tronc se creuse et offre un abri à toute une variété d’animaux, des vers, des oiseaux ou des mammifères. Et les jardiniers le savent, le « sang de trogne », l’humus que l’on récoltera dans le tronc, est idéal pour les semis.

👉 À lire ici

Le livre

🌈 Des mots… pour explorer ses émotions

Connaissez-vous la voorpret, la pré-joie chère aux Néerlandais ? Nagori, cette nostalgie japonaise qui vous envahit à la fin de l'été ? Le fiu polynésien, l'envie de tout envoyer balader ?

Tous ces mots sont à retrouver dans le dico des mots extraordinaires. Au fil des pages de ce livre coloré, vous découvrirez 100 mots du monde entier racontés avec humour et poésie.

Des petits et des grands mots, des doux, des gros, des rigolos. Des mots pour s’étonner et sourire, s’émerveiller et apprendre. Des mots pour dire sa flamme, et mieux comprendre nos émotions. Des mots pour rêver et voyager. Des mots à partager.

📚 132 pages format carré 15 cm | 🇫🇷 imprimé en France | 📮 chez vous en quelques jours | 📨 frais de livraison offerts



C'est pas sorcier

Comment surmonter un chagrin d’amour ?

iStock

« C’est fini. » Deux mots et votre monde s’écroule. Le magazine La Vie explore les rouages scientifiques de la rupture.

À retenir :

  • La rupture fait mal au sens propre. Un neuroscientifique américain a montré à des personnes larguées la photo de leur ancien amoureux. La douleur est réellement ressentie d’un point de vue neurologique et chimique. Le stress émotionnel peut même, chez certaines personnes fragiles, entrainer un arrêt cardiaque : on appelle cela le syndrome du cœur brisé.
  • L'amour est une affaire d’hormones. La partie de notre cerveau qui forme ce qu’on appelle le circuit de la récompense produit différentes hormones : dans les premiers temps, la dopamine (l’hormone du plaisir), puis l’ocytocine (l’hormone du bien-être et de la sécurité, activée par les caresses) et enfin la vasopressine (l’hormone de l’attachement). En cas de rupture, tout va de travers et votre cerveau va produire à nouveau de la dopamine en masse à la moindre pensée de l’être-aimé. « Comme un toxicomane se met à scruter le sol à la recherche du moindre morceau de crack, vous traquez les miettes de votre amour perdu. »
  • L’issue tient dans le sevrage. Les neuroscientifiques font la comparaison avec les alcooliques qui doivent se débarrasser de leurs bouteilles. Il faut couper le contact, bloquer ses SMS, déchirer ses photos. En moyenne, soigner une rupture prend entre 18 à 24 mois.

👉 À lire ici

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MATIÉRE À PENSER

Une histoire sociale du vélo 

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Dans son livre « Prendre la route » et dans une interview à la revue Le Comptoir, le géographe Alexandre Schiratti remonte aux sources de l’histoire pour comprendre les raisons de notre passion actuelle pour la bicyclette.

À retenir :

  • Le vélo balbutiant. L’histoire commence à Mannheim en Allemand quand le baron Karl Drais von Sauerbronn invente en 1817 une machine qui porte son nom, la draisienne. La première démonstration est un fiasco : les enfants qui l’accompagnent vont plus vite à pied. Mais cocorico ! En 1860, Pierre Michaux, un ferronnier parisien, rajoute des pédales. Et tout s’accélère.
  • Le vélo des écrivains. Le vélo devient très à la mode dans la bourgeoisie, et chez les écrivains qui le voient — à raison — comme un formidable outil de liberté. Zola a écrit de très beaux textes sur le vélo, lui qui s'y était mis pour perdre de la bedaine. « Aller à l’aventure, voler avec le vent, voir les horizons fuir comme un rêve, c’est là une griserie délicieuse (…) À bicyclette, je vais dans le vent, je ne pense plus, et rien n’est d’un aussi délicieux repos. Je reviens de mes quinze à vingt kilomètres totalement rafraîchi, le cerveau comme nettoyé, remis à neuf pour le lendemain. » 
  • Le vélo macho. Liberté oui, mais pas pour les femmes. Sur le site Slate, Alexandre Schiratti raconte comment le docteur Philippe Tissié, figure du développement de l’éducation physique en France, interdit aux femmes la pratique du vélo. « Quel désordre cette machine provoque sur ses organes génitaux ! » On invente même un mot pour cette « maladie » : la cyclomanie, mélange de nymphomanie et l’hystérie. « La cyclomanie comporte pour les femmes les mêmes inconvénients que la machine à coudre. Elle amène les mêmes effervescences, les mêmes surexcitations lubriques, les mêmes accès de folie sensuelle. »
  • Le vélo populaire. C’est à la fin du XIXe siècle que le vélo se démocratise dans la population française, avec sa production en masse. En 1900, un million de bicyclettes circulent en France. Le vélo offre une alternative peu coûteuse aux transports en commun. L’instauration du week-end puis des congés payés en 1936 va encore accélérer son usage. Les ouvriers et les paysans se passionnent pour le vélo de compétition. Évidemment en point d’orgue le Tour de France…

👉 À lire ici et par là (sur la place des femmes)

À PICORER

❄️ Nature. Le subnivium, c’est le manteau de neige sous lequel se réfugient de nombreux animaux pour passer l’hiver au chaud. Un manteau au sens propre : la température se maintient à zéro degré quand elle peut atteindre les -40 au-dessus. Chacun s’occupe à sa manière. Les lemmings — ces petits coquins — passent leur temps à faire des bébés. La grenouille des bois se laisse elle cryogéniser en attendant le dégel du printemps. Il y a même des fleurs qui poussent sous le subnivium. Comme le lys des glaciers qui réussit à capter les rayons du soleil à travers les cristaux glacés.

🌡 Sciences. Oui, scientifiquement, les femmes sont plus sensibles au froid que les hommes. Ce décalage est même assez prononcé : deux degrés.

🏘 Logement. Aussi pratiques soient-elles, des plateformes comme Airbnb ou Abritel ont un impact considérable sur le logement dans de nombreuses villes touristiques. Bayonne ou Saint-Malo sont passées à l’offensive…

🎙 Bonnes ondes. Ce « Jardin de la Radio » vous propose de vagabonder au milieu des radios du monde entier (plus de 8000 ! ), des steppes sibériennes aux sables du Sahara.

💥 Psychologie. La rancune, c’est comme un petit rongeur qui tourne en rond dans notre cerveau. Pardonner, c’est lui ouvrir la porte de la cage.

Chaque ami représente un monde en nous, un monde qui n’aurait peut-être jamais existé sans lui et que cette rencontre a rendu possible.

Anaïs Nin dans « Journal, Tome 1 » 

Écrivaine franco-américaine (1903-1977) 

Plaisir des yeux

La culture populaire sur un piédestal

Benoit Lapray

Photographe et spécialiste de la retouche d’images, Benoit Lapray s’est amusé à « statufier » les personnages de la culture populaire (jeu vidéo, dessin animé…) qui forgent notre imaginaire depuis des dizaines d’années. Il propose une balade photo dans les rues de Paris sous le regard des Tortues Ninja, de Son Goku, Gandalf, Batman et Wonder Woman.

👉 Voir ses images

Le mot de la fin

😟 🍽 Janviose. Vous avez le sentiment terrible que le mois de janvier à lui seul compte 365 jours ? Vous n’avez plus un rond et votre carte bancaire semble vous dévisager avec pitié ? Vous avez envie de vous terrer sous votre couette jusqu’au 1er février ? Aucun doute, vous souffrez de janviose aiguë. 

La janviose est mot d’argot urbain en usage au Cameroun, au Burkina ou en Côte d’Ivoire. La janviose, c’est une maladie du portefeuille et de l'âme, un mélange de « dèche » et de « lose ». Après avoir festoyé et dépensé sans compter en décembre, vous vous retrouvez à compter chaque euro, à ne plus pouvoir sortir, à vivre une vie de moine sans aucun faste. En temps de janviose, on mange des pâtes et les légumes oubliés du frigo. La vie n'a plus la même saveur.

La réalité économique vous revient comme un boomerang, et vous sombrez dans une forme de dépression. Vous devenez irritable, nerveux, impatient. Vous jalousez vos amis plus raisonnables. Vous êtes rongé par les regrets, et votre incapacité à respecter votre budget. Tenez bon : mercredi, la janviose, c’est fini !

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