Le bonheur d’Idéfix. Connaissez-vous le Daisuki japonais ? Cette technique forestière à la mode permet de faire pousser du bois sans avoir besoin de couper des arbres. En France, cette taille est pratiquée depuis l’Antiquité. Sauf qu’elle a un nom qui fait beaucoup moins rêver : la trogne. Le magazine Socialter raconte son histoire.
Le pétrole des campagnes. La trogne n'est pas une essence d'arbre. Trogner un arbre, cela consiste à couper en hauteur le tronc et les branches maîtresses d'un saule ou un peuplier par exemple. Cette coupe va permettre à des rejets de pousser, formant une sorte de petite forêt perchée (et lui donnant cette drôle d’allure hirsute. C’est le bois « jeune » que l’on va récolter, sans avoir besoin de scier le tronc « vieux ». La trogne fut généralisée dès le Moyen Âge. On la surnomme « le pétrole des campagnes », fournissant au paysan le bois pour se loger, se chauffer et nourrir le troupeau. Si vous observez bien, vous verrez des trognes partout — on les appelle aussi les têtards — sur les places de villages ou le long des routes. Dans Harry Potter, le saule cogneur, c’est une trogne !
Le paradis pour les animaux. Aujourd’hui, la mécanisation a marginalisé son usage. Mais depuis quelques années, des passionnés tentent de convaindre des vertus de cette taille. Parce qu’elle fait partie du patrimoine, comme dans le Pays basque ou le Marais poitevin. Parce qu’une trogne, c’est un formidable refuge à la biodiversité : en vieillissant, le tronc se creuse et offre un abri à toute une variété d’animaux, des vers, des oiseaux ou des mammifères. Et les jardiniers le savent, le « sang de trogne », l’humus que l’on récoltera dans le tronc, est idéal pour les semis.
👉 À lire ici
|