Épinglé

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Les bonnes infos

Pour commencer cette semaine avec sérénité

Hiroshige - Érables rouges

→ L’esprit de l’automne

Vous connaissez le hanami japonais qui célèbre la floraison printanière des cerisiers. Il existe une tradition automnale similaire : le kōyō 紅葉, le changement de couleur des arbres. Les Japonais partent en forêt pour pratiquer le momijigari 紅葉狩, la chasse aux feuilles rouges. Une forme de contemplation empreinte de l’esprit du mono no aware 物の哀れ, la douce mélancolie des choses éphémères. Car bientôt, cette semaine chez nous, viendra le temps des premiers flocons…

→ Une bonne idée

À Congrier en Mayenne, les habitants peuvent racheter à petit prix (deux euros la portion) les plats non consommés de la cantine scolaire. Un service très apprécié, notamment par les personnes âgées, avec des menus équilibrés. Avec la loi EGalim, la lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des obligations des collectivités.

→ Un hommage poignant

Suzanne est décédée le 27 octobre dernier. Cette vieille dame sans-abri vivait dans la rue Houdon (XVIIIe) depuis dix ans, toujours assise au même endroit. Il n’existe aucune photo d’elle. Alix et Jordan, deux jeunes du collectif « Les Morts de la Rue » ont rencontré celles et ceux qui ont croisé son chemin.

→ Des étudiants écolos

Face à la crise climatique, de plus en plus de futurs ingénieurs se questionnent sur leurs choix de carrière : « Produire des avions à la chaîne pour le tourisme, cela ne m’attire plus du tout ».

→ Une histoire de solidarité

À Saint-Lattier dans l’Isère, Nicolas, Paloma, Brice, Lucas et Céline, cinq jeunes néo-maraichers, ont pris la succession de la ferme de René, un agriculteur du village. Une aventure difficile, mais solidaire, basée sur le partage des compétences, du temps ou des tracteurs.

Pour aller plus loin. Article intéressant sur le fossé entre les agriculteurs traditionnels et les nouveaux paysans versés dans le bio et la vente directe.

Chez nos voisins

🇪🇸 Espagne. Le pays est souvent cité en exemple pour son action contre les violences faites aux femmes. Depuis 2004, chaque femme victime, ou menacée de l’être, bénéficie de l’aide d’un agent protecteur. Ce policier attitré connait personnellement son histoire, habite dans le même quartier, lui rend régulièrement visite, l’aide pour des tâches administratives et est joignable de jour comme de nuit.

🇳🇱 Pays-Bas. Les oiseaux posent d’énormes problèmes de sécurité pour les avions. En 2009, l’Airbus A320 avait dû atterrir sur le fleuve Hudson à New York à cause d’une collision avec des bernaches. Pour lutter contre les oies attirées par les betteraves à sucre des champs voisins, l’aéroport d’Amsterdam a embauché 19 cochons. Par leur simple présence et leur gloutonnerie légendaire, ils dissuadent les oiseaux de revenir.

La boîte à idées

Comment les Pays-Bas sont devenus le royaume du vélo

Next architects

Le journal Le Devoir au Québec, province canadienne où la voiture est reine, est allé aux Pays-Bas, pays où le vélo est roi. 

À retenir :

  • Une pratique massive. Avec 23 millions de vélos, dont 10 % électriques, les Pays-Bas sont les champions de la mobilité douce devant les Danois. Chaque année, un Néerlandais va utiliser son vélo 267 fois pour parcourir en moyenne 1098 kilomètres. Pourtant, les villes hollandaises, notamment Rotterdam, la Detroit des Pays-Bas, ont longtemps été « autocentrées ». Le virage date du début des années 90.
  • Des infrastructures XL. À Utrecht, capitale européenne officieuse du vélo, une gigantesque piste cyclable traverse la ville du nord-sud (voir la vidéo). Amsterdam veut l’imiter avec un projet similaire, mais carrément en passant sous un lac. Dans le sud-est du pays, la RijnWaalpad est une autoroute longue de 18 kilomètres uniquement réservée aux vélos. Mais ces infrastructures spectaculaires ne doivent pas faire oublier la densité et la qualité du réseau cyclable mis en place depuis des années.
  • La clé de l’interconnexion. Le succès du vélo aux Pays-Bas est à chercher dans l’articulation entre le train et le vélo. 80 % des Néerlandais habitent à moins de cinq kilomètres d’une gare, très nombreuses dans le pays. « Le vélo est souvent le premier et le dernier maillon de la chaîne », explique un expert. Au début, la SNCF neerlandaise était réticente à l’essor des deux-roues, craignant la concurrence. Aujourd’hui, une gare comme celle d’Utrecht comptera bientôt 30 000 places de vélos.

👉 À lire ici : partie 1 | partie 2 | partie 3

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Matière à penser

Ces artistes foutraques et inclassables

LaM

L'histoire. La Tour Eiffel est à vendre. Prix de vente : 10 000 euros. Détail important : elle mesure 16 mètres de haut, est construite à Fougeré dans le Maine-et-Loire et a été bâtie entre 1979 et 1983 par Henri Travert et ses enfants, avec 7500 fers à cheval.

Le mouvement. Henri Travert fait partie du mouvement méconnu des habitants-paysagistes, à la croisée entre art brut et art naïf. Ces artistes autodidactes, rêveurs-bricoleurs, anarchitectes, ont donné vie dans leurs jardins ou dans leurs pavillons de banlieue à des œuvres étranges et fascinantes - de mauvais goût diront les détracteurs - souvent avec des matériaux de récup. 

Les artistes. Le plus connu est Ferdinand Cheval : entre 1879 et 1912, ce facteur construit un impressionnant palais de cailloux et de coquillages dans la Drôme. À Chartes, Raymond Isidore bâtit Picasiette, une maison-mosaïque avec quatre millions de morceaux de faïence. Mais l’oeuvre la plus fascinante est celle de Jeanne Devidal. Cette ancienne résistance torturée par la Gestapo achète après-guerre un pavillon en Bretagne. Traumatisée, la « folle de Saint-Lunaire » va le transformer en un incroyable château-bunker, avec de plus en plus de murs pour se protéger des horreurs du monde. Cagettes, chaussures, bois flotté, boîtes de sardines… Tout est assemblé et collé au ciment et à la truelle. Plusieurs arbres, dont un superbe tilleul, poussent au milieu de la maison. Des cars de touristes japonais viennent en visite. Sa maison est rasée en 1991.

La carte. Beaucoup de ces sites, une centaine en France, ont été détruits ou vandalisés faute d’avoir été identifiés et protégés. Le musée d'Art de Villeneuve d'Ascq tient à jour une cartographie des lieux.

👉 La carte interactive

À PICORER

🌊 Nature. Alerte mignonitude puissance 10 000 : le compte Instagram de ce centre vétérinaire canadien pour les animaux marins.

❄️ Aventure. On attribue la conquête du Pôle Nord à Robert Peary en 1909. En réalité, il y a de grandes chances que ce soit son assistant noir Mathew Henson — accompagné de quatre Inuits — qui ait été le premier à l’atteindre.

🗣 Papotage. « Mh », « ah », « oui », « voilà », « ok »… Loin d’être des tics à proscrire, ces petits éléments du langage sont indispensables à la bonne tenue d’une conversation.

📌 Société. Ils ont grandi dans un milieu populaire et ont franchi le plafond de verre. Comment les « transclasses » vivent-ils leur ascension sociale ? 

🇯🇵 Tourisme. Une très jolie balade à l'écoute des sons du Japon (vidéo, 9').

📚 Bande dessinée. Dans de nombreuses BD, les femmes n'ont pas de vrai nez.

🎧 Musique. Fini le temps où NRJ, Skyrock ou Fun Radio jouaient les faiseurs de tubes pour l’industrie musicale. Aujourd’hui, le succès d’un artiste se fabrique grâce à TikTok et aux influenceurs.

« La seule chose qui ne vieillit pas dans un visage, ce sont les yeux. Ils sont aussi nets le jour de notre naissance que le jour de notre mort. Certes, les vaisseaux capillaires peuvent y éclater et les membranes se matifier, mais leur lumière intérieure ne change jamais. »

Karl Ove Knausgaard — La mort d’un père

Écrivain norvégien 

Plaisir des yeux

Haïkus photographiques

E. Kogan

Russe de naissance, mais new-yorkais d’adoption, Eric Kogan porte sur sa ville un œil de poète. Ce street-photographe excelle dans l’art de saisir les petits détails, les hasards merveilleux. La position d’un nuage dans le ciel, une plante grimpante sur un mur, le vol d’un pigeon, un lever de lune sur un gratte-ciel. Ses images très minimalistes forment de petits haïkus photosensibles. Une merveilleuse invitation à prendre le temps et à ouvrir les yeux. 

📸 Son compte Instagram

Le mot de la fin

📍 Skämskudde. En suédois, cette expression signifie littéralement « l’oreiller de la honte ». Le coussin imaginaire dans lequel vous voudriez enfouir votre visage quand vous être confronté à une situation hyper embarrassante, lorsque quelqu’un se ridiculise en public et que vous avez honte pour lui. Que celui-ci soit un inconnu, votre meilleur ami, votre amoureux, votre mère ou le candidat d'une émission de télé-réalité qui fait quelque chose de profondément « malaisant ». 

🤦‍♂️ On peut rapprocher le skämskudde suédois du facepalm anglo-saxon (la paume de la main plaquée sur le visage), popularisé par internet et l’emoji du même nom. Le facepalm est cependant plus cruel : par ce geste, on signifie à son interlocuteur le ridicule, la bêtise, la honte ou le désespoir qu’il vous inspire.  

On n’oubliera pas non plus Myötähäpeä, la co-honte à la finlandaise. Soit le sentiment que l’on éprouve quand quelqu’un d’autre fait une chose de profondément gênante ou stupide, et que l’on se sent mal pour lui par procuration. C’est un sentiment empathique et douloureux, qui va bien au-delà du simple malaise, quand l’une de vos collègues se met à chanter faux du Céline Dion dans une soirée. 

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