Les bonnes infos

Pour démarrer cette semaine en douceur

Félix Vallotton - Le vent

→ Des roses sous l’océan

Dans le précédent bulletin, on vous parlait d'une nurserie à poissons XXL en Antarctique. Cette semaine, une autre découverte remarquable, en France cette fois-ci. Au large de Tahiti, des chercheurs ont repéré un immense récif corallien. Long de plusieurs kilomètres, il ressemble à un champ de roses géantes. Et il est en parfaite santé. Une bonne nouvelle réconfortante, car en dix ans, 14 % des coraux dans le monde ont disparu en raison du réchauffement climatique, de la pollution et de la surpêche.

→ Des profs courage

On parle beaucoup des démissions dans l'éducation nationale. L’agence AEF raconte cette année le quotidien difficile de plusieurs professeurs — Éric, Djohara ou Ophélie — à Roubaix. Des reportages qui ne cachent pas la dureté du métier, mais qui mettent en lumière l’engagement de ces femmes et ces hommes.

→ Une pêche plus responsable

Chaque jour, des dauphins, des requins, des tortues de mer et même des oiseaux se retrouvent piégés par accident dans les filets. 11 % de la pêche mondiale est ainsi rejetée. Sans être la solution miracle à la surpêche, les filets équipés de LED lumineuses semblent faire leurs preuves.

→ Des youtubeurs pour l’histoire

Pour étudier une période, un historien a besoin de sources. Pour aider les historiens du futur à comprendre notre époque, l’INA et la BNF archivent donc sans relâche les chaînes YouTube de Michou ou de Mcfly et Carlito.

Chez nos voisins

🇨🇭 Suisse. Tragédie pour le gruyère suisse (sans trous). Déjà humilié en 2007 via la reconnaissance d’un gruyère français (avec des trous, suprême hérésie), voilà qu’un juge américain vient de déclarer que le plus connu des fromages suisses pouvait être considéré comme un nom générique : il est donc possible de produire du gruyère américain.

🇪🇺 Europe. Le son des cloches et des orgues, le chant du coq, l’odeur du fumier… De nombreux pays se mobilisent pour sauvegarder le patrimoine sonore et olfactif de leurs campagnes.  

C'est pas sorcier

Avec le Brexit, fini l'english, place à l'eurish !

iStock

L'actu. Le Royaume-Uni a quitté l’UE. Plus aucun pays membre n'a l'anglais comme langue officielle (en Irlande, c’est le gaélique). Mais à Bruxelles, l’anglais sert toujours de langue de travail pour les fonctionnaires européens ou les expatriés. Ou plutôt sa variante simplifiée : l’Euro-English ou l'eurish, comme le raconte le site allemand Jetzt. Cet « mauvais anglais » parlé par les non-natifs se caractérise par sa « créativité » (on dira : « I go on a mission »), son emploi de faux amis (« actual » à la place de « current ») ou son recours à des formules technocratiques (« bovine, ovine and porcine animals » pour « cows, sheep and pigs »).

Dans le futur. Le linguiste Marko Modiano fait le pari que l’eurish, libéré de la tutelle britannique, va au fil des années s'émanciper de l'anglais pour devenir une nouvelle langue européenne .

Dans le passé. L'invention d'une langue simplifiée et appauvrie n’a rien de nouveau. C'est ce qu’on appelle un pidgin. Dès le Moyen-âge, la lingua franca permet aux peuples du bassin méditerranéen de communiquer. Au XVIe siècle, quand les baleiniers basques rencontrent les Amérindiens du Canada, ils inventent un pidgin, le basco-algonquin. Même chose durant la traite esclavagiste. Au fil des générations, certains pidgins vont devenir des langues maternelles, et s'enrichir : on parle alors de créoles.

Sponsor À propos

Rakeshkdogra | Wikicommons CC

Connaissez-vous le baiser fourmi ?

Chez les fourmis charpentières de Floride, on s'embrasse peut-être par amour… mais surtout pour partager de la nourriture et des protéines. C'est la conclusion d’une étude de la revue eLife.

Chaque fourmi possède deux estomacs, le premier pour digérer sa propre nourriture, le second que l'on appelle le jabot ou l’estomac social et qui sert à nourrir d'autres fourmis dans le besoin. Ces baisers « gourmands » et solidaires permettent à la fourmilière d’assurer son avenir.

Ce baiser fourmi est l'une des découvertes scientifiques que vous pourrez lire dans Brief.science, le nouveau média scientifique fiable et curieux (lire un exemplaire).

Brief.science, c'est :

  • Une newsletter envoyée chaque lundi soir qui décortique et explique les découvertes scientifiques.
  • Une équipe de journalistes accompagnée d'une quarantaine de scientifiques pour des informations fiables et vérifiées.

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Matière à penser

Comment l’empathie vient aux enfants

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Sur The Conversation, le sociologue Omar Zanna, qui a travaillé avec des écoliers, mais aussi avec des mineurs délinquants, explique la manière de cultiver cette vertu humaine.

À retenir :

  • L’empathie est par défaut « fermée ». La science l’a montré : hors de notre cercle proche, nous avons plus de mal à nous mettre à la place de l’autre, à imaginer sa souffrance ou son chagrin. C’est le rôle des parents et de l’école de développer cette compétence humaine fondamentale. Depuis 2015, l’empathie est même inscrite dans les programmes scolaires. Son apprentissage en fait une « arme » efficace contre le harcèlement scolaire. Attention à bien différencier l’empathie de la contagion émotionnelle, quand le mal-être de l’autre vous submerge. 
  • L’empathie s’apprend. Vers un an, l’enfant sait reconnaitre, via les expressions du visage, les émotions des autres. Lorsqu’il découvre la collectivité vers 2-3 ans, il commence par l'imitation à faire l’expérience des sentiments des autres. Vers 6-7 ans, capable de raisonner et d’argumenter pleinement, il peut d’entendre ce que les autres ressentent. L’empathie est donc cognitive ET émotionnelle, et passe à la fois par les mots et la présence physique. En revanche, l’écran joue un rôle de filtre.  
  • L’empathie s’éprouve. Il existe des jeux pour développer l’empathie, comme le jeu des mousquetaires. Ça se joue par équipe de quatre. Trois élèves sont installés face à face dans des positions difficiles à tenir : gainé, bras tendus, sur une jambe. Le quatrième est le joker : il peut remplacer le membre de son équipe le plus en difficulté. L’équipe qui tient le plus longtemps gagne. La clé tient dans cette expérience partagée : chacun doit repérer celui qui va lâcher, être attentif aux expressions du visage. Et faire preuve d’empathie. 

👉 À lire ici

Aller plus loin. L’empathie que va recevoir un enfant a un impact direct sur son cerveau. Cela va favoriser son apprentissage, sa mémoire et sa créativité.

À PICORER

🎧 Nostalgie. Il existe un musée virtuel des sons en voie de disparition. Ceux que vos enfants n’entendront sans doute jamais  

🐴 Histoire. Pas top pour le prestige : au Moyen Âge, les fiers chevaliers guerroyaient sur des chevaux… pas plus grands que des poneys.

🏃‍ Santé. Pourquoi l’activité physique, dont les bienfaits sur la santé sont reconnus scientifiquement, n’est pas remboursée par la Sécu ?

🎋 Vie sauvage. Un paresseux peut se retenir une semaine avant de déféquer : ses excréments et son urine pèsent alors jusqu’à un tiers de son poids. Quand il daignera enfin descendre de son arbre, les papillons qui peuplent son pelage iront pondre leurs œufs dans son caca.

📸 Internet. Vous utilisez des GIF animés. Vous êtes vieux.

🗣 Littérature. Si on s’est mis à parler du français comme de « la langue de Molière » à la fin du XIXe siècle, c’est moins pour célébrer l’influence (relative) de l’auteur de Tartuffe sur notre manière de parler que pour faire la nique aux Allemands et aux Anglais qui frimaient avec leur langue de Goethe et de Shakespeare.  

« J’ai toujours cru que certains endroits sont des aimants et que vous êtes attiré vers eux si vous marchez dans leurs parages. Et cela de manière imperceptible, sans même vous en douter. Il suffit d’une rue en pente, d’un trottoir ensoleillé ou bien d’un trottoir à l’ombre. Ou bien d’une averse. Et cela vous amène là, au point précis où vous deviez échouer. »

Patrick Modiano

Écrivain français, dans « Dans le café de la jeunesse perdue »

Plaisir des yeux

Et pour quelques couleurs de plus...

M. Collins et W. Ronis | Couleurs: S. de Oliveira

Sébastien de Oliveira est retoucheur professionnel dans la mode. Il a fait de la colorisation de photos historiques sa passion, qu’il partage sur Instagram. Il offre une interprétation personnelle de scènes immortalisées à l’origine en noir et blanc. Le coloriste puise dans les photos d’archives des années 30 à 60, en France et aux États-Unis. Certaines images sont iconiques, comme le petit garçon avec sa baguette de pain de Willy Ronis. Mais que les puristes se rassurent, l’original est toujours là pour comparer. 

📸 Son compte Instagram

Le mot de la fin

🍬 Lagniappe. Ce mot cajun — le français de Louisiane — désigne le petit truc en plus offert par un commerçant au moment de votre achat. Lagniappe — prononcez Lanne Yap — , c’est quand votre boulanger vous glisse un croissant supplémentaire dans votre sac ou lorsque le maraicher du marché vous rajoute une ou deux tomates après la pesée. Lagniappe, c'est le petit cadeau-surprise de la vie qui vous donne durant quelques secondes le sentiment d’être un privilégié. 

Lagniappe viendrait de l’espagnol ñapa (le présent, le petit extra) qui lui-même découle du verbe quechua yapay (ajouter). L’expression est aujourd’hui populaire au-delà même de la Louisiane.

Si ce mot a plutôt un sens très positif aujourd’hui, lagniappe était parfois vu au XIXe siècle comme une malédiction par les épiciers de La Nouvelle-Orléans. Les clients l’avaient si bien intégré qu’ils le réclamaient comme un dû. À tel point qu’on vit fleurir des pancartes « No Lagniappe ». Et pour éviter de plomber leurs marges, certains commerçants n’hésitèrent pas à refiler aux enfants en guise de lagniappe... des bonbons gâtés. 

PS : À Marseille, on parlera du bada, le petit rab'. 

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