Les bonnes infos

Pour démarrer cette semaine du bon pied

Garrowby Hill - David Hockney

→ Une pouponnière géante

Au large de l’Antarctique à 500 mètres de fond, des scientifiques ont filmé une immense colonie de reproduction de poissons de glace. Une découverte extraordinaire dont les résultats viennent d’être publiés. Grande comme la ville de Marseille, cette pouponnière XXL abrite 60 millions de nids de 3 à 4 mètres de diamètre qui accueillent chacun entre 1500 et 2500 œufs. Cette colonie joue un rôle très important dans l’écosystème… en servant notamment de nourriture aux phoques capables de plonger jusqu’à 600 mètres

→ Une journée au bloc

Reportage intéressant — garanti sans Covid — sur le quotidien d’un bloc opératoire à Elbeuf en Seine-Maritime. Qui rappelle qu’une opération même simple est avant tout un travail d’équipe qui n’implique pas uniquement le chirurgien, aussi habile soit-il.

→ Des influenceurs tête-en-l’air

Sur les réseaux sociaux, les influenceurs ont l’obligation légale de signaler à leurs abonnés si la story ou le post qu’ils publient est sponsorisé par une marque. Dans les faits, c’est loin d’être le cas.

→ La guerre des dessins animés

Rififi au pays des dessins animés ! « Alerte Rouge », le prochain dessin animé des studios Pixar (rachetés par Disney en 2006), ne sortira pas au cinéma. Une décision pas anodine dans la guerre du streaming.

→ Le retour de Motus

Inventé l’an dernier par un ingénieur américain pour sa copine, Wordle, petit jeu de lettres en ligne, cartonne sur les réseaux sociaux avec trois millions de joueurs. Mais nous, on sait qu’il a tout piqué à Thierry Beccaro

CHEZ NOS VOISINS

🇧🇪 Belgique. Depuis dix ans, Hannes, un Flamand de 39 ans, voue un culte aux maisons moches de son pays, qu’il photographie avec passion et partage sur les réseaux sociaux. En Belgique, les règles d’urbanisme sont assez souples.

PS : Si vous cherchez quelques idées « créatives » pour chez vous, vous avez sonné à la bonne porte. Voici son compte Instagram.

C'est pas sorcier

Comment la tartiflette a fondu sur le monde 

Rémi Guillot / Wikicommons - CC

C’est un plat qui réchauffe le corps et l’esprit. Deux géographes, Serge Bourgeat et Catherine Bras, explorent le succès d’un plat mondialisé bien moins traditionnel qu’il n’y parait. 

À retenir :

  • La tartiflette, c’est bon. La recette de base : des pommes de terre (précuites), des lardons et des oignons (cuits à part) puis un reblochon coupé en deux, le tout gratiné au four. Son nom vient du franco-provençal savoyard tartiflâ, la pomme de terre. Elle est davantage consommée que la raclette et la fondue.
  • La tartiflette n’a rien de traditionnel. Elle aurait été inventée dans les années 80 par le syndicat des producteurs de reblochon des Aravis ou par un affineur de La Clusaz, pour écouler les surplus de vieux fromages. Son ancêtre, c’est la péla savoyarde, avec les mêmes ingrédients, mais cuits à la poêle. 
  • Le terme tartiflette n’est pas protégé. Même si depuis 2014, il existe un Label rouge pour la « tartiflette au reblochon de Savoie ». Cette absence de réglementation a paradoxalement fait son succès auprès de la grande distribution, avec l’invention du « fromage à tartiflette » à bas prix. 
  • La tartiflette a conquis le monde. Dans sa version originale, en surfant sur l’image du ski et des Alpes. Mais aussi au travers des variantes surprenantes, comme la chti’flette du nord au Maroilles (que Dieu nous protège) ou la crépiflette bretonne. À l’étranger, on notera les sushiflettes, le cheese naan tartiflette ou la brick tartiflette au Maghreb à la dinde ou du saumon fumé. Il y a même une version végane, la tarniflette, au tofu et au fromage végétal. 
  • Les raisons du succès. La simplicité de sa recette, qui ne nécessite pas d’appareil. Le goût légèrement sucré des oignons. La vague de la street food riche en fromage fondu et populaire auprès des 20-30 ans. Son caractère profondément calorique et donc transgressif. Les JO d’Albertville de 1992 qui ont fait découvrir ce plat au monde entier. La formule « In Tartiflette We Trust », lancée sous forme de boutade par un magazine internet en 2001 et devenue son meilleur slogan. .
  • Le précédent de la pizza. Les auteurs font le parallèle avec le sort de la pizza napolitaine. En s'exportant via la diaspora aux États-Unis, cette fine galette, plat du pauvre, s’est transformée en un plat bien plus riche, déclinée selon les habitudes locales (la fameuse pizza-ananas). Et devenir ainsi le plat le plus consommé au monde. 

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À PICORER

🛌 Sommeil. Oubliez les nuits de 8 heures. Avant la révolution industrielle, on dormait en deux fois. On se réveillait quelques heures vers minuit, pour faire l’amour, prier, aller uriner, fumer, rendre visite aux voisins, nourrir les bêtes, avant de se recoucher.

💧 Carte. Versez une goutte d’eau n’importe où dans le monde, et suivez son voyage jusqu’à l’océan. Fascinant !

⛄ Réchauffement climatique. Texte triste et beau sur la mort de l’hiver et nos souvenirs d’enfance enneigée. Un philosophe australien a inventé un mot pour cela : la « solastalgie », un sentiment de tristesse et de nostalgie qui nous envahit en regardant le monde que l’on a connu disparaître.

💼 Travail. En 2022, ça veut dire quoi « réussir professionnellement » ?

📌 Récit. Mathilde est sourde de naissance. Elle raconte avec profondeur et poésie le monde dans lequel elle vit, où les sons deviennent des vibrations, et où le silence se fait parfois assourdissant

🎧 Neurociences. Pourquoi Abba procure-t-il autant de plaisir à notre cerveau ?

« Être cultivé ne signifie pas savoir quand est né Napoléon, mais savoir en trente secondes où aller le chercher. »

Umberto Eco

Écrivain et penseur italien (1932-2016)

Plaisir des yeux

L'art de bien s'habiller pour un Matisse ou un Monet

Match With Art

C’est par un curieux hasard qu'est né ce compte Instagram. Lors d’une visite au musée, passionnée d'art se rend compte que sa tenue « matche » parfaitement avec le tableau qu’elle contemple. Les gens sourient et s’intéressent à l’œuvre : Match With Art est né. Sur son compte, elle se met en scène devant des tableaux : une marinière bretonne pour un tableau de Dubuffet, une robe à fleurs devant les nénuphars de Monet. Une manière amusante de donner aux gens le goût de l’art.

📸 Son compte Instagram

Le mot de la fin

💦 Awumbuk. Quand un ami ou un amant venu vous rendre visite doit repartir, comment supporter le vide qui vous envahit ? Le peuple Baining, qui vit dans les montagnes de Papouasie–Nouvelle-Guinée, a un très beau mot pour décrire cette douleur de l’absence : awumbuk. C’est un sentiment entre chagrin et léthargie. Une lourdeur d’âme également : pour voyager léger sur la route, celle ou celui qui part laisse à votre charge le poids de son absence.

Bonne nouvelle ! Awumbuk se soigne et il y a un rituel pour cela. Durant trois jours, vous avez le droit de sombrer à corps perdu dans le chagrin. Vous passez votre temps à dormir, à pleurer. Vous n’avez plus goût à rien. Vous êtes dispensé des corvées de chasse et des tâches ménagères. Et vos proches ont l’obligation de faire preuve de douceur et de gentillesse envers vous. Le troisième jour, on pose par terre une tasse ou une noix de coco évidée. Durant la nuit, l’eau qu’elle contient se gorge du souvenir de l’absent. Au matin, on jette cette eau au fond du jardin. Purgé de votre tristesse, vous reprenez le cours de votre vie. 

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