L'annonce. 76 ans après sa dissolution, Joe Biden pourrait bientôt décorer les six dernières survivantes du 6888e bataillon postal. Durant la Seconde Guerre mondiale, les 851 femmes afro-américaines de cette unité militaire trièrent des millions de lettres de soldats en retard.
L’histoire. Nous sommes à la fin de la guerre. Dans les hangars de Birmingham en Angleterre, ce sont des millions de lettres de soldats qui sont entassés, faute de bras. Or, comme le dit un dicton militaire, « pas de courrier, moral au plus bas ». En novembre 1944, un bataillon postal spécial, le Six Triple Eight, voit le jour. Il est composé uniquement de femmes noires — la ségrégation raciale existe aussi au sein de l’armée américaine. Au début 1945, ces soldates débarquent en Angleterre, après avoir manqué d’être tuées par des sous-marins nazis.
Un travail de titan. Dans ces immenses hangars, les conditions sont difficiles : les rats, le froid, la quasi-absence de lumière pour éviter les bombardements, le racisme aussi. Durant trois mois non-stop, elles vont trier et expédier tous les courriers en souffrance. Il faut souvent croiser les infos sur les destinataires avec les registres militaires. Une lettre adressée à un « Robert Smith » ? Il en existe 7500 parmi les GIs. En juin 1945, le bataillon postal débarque en France, d’abord à Rouen où il participe aux festivités de la Libération puis à Paris. En février 1946, son travail accompli, l’unité est dissoute sans aucune reconnaissance officielle. Jusqu’à aujourd’hui.
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