Épinglé

🌊 L'amour en mer. Dans l’hebdomadaire La Vie, la très belle leçon de patience d’une femme de marin : « L’attente, je l'expérimente, la souffre, l'apprivoise, parviens à la dompter parfois. Ne plus compter en jours — 120 semblent un Everest infranchissable - ni en mois. La bonne échelle, c'est la semaine : 16 semaines, autant de week-ends. Comme une course d'endurance, identifier les points de ravitaillement.» 

La mise À JOUR

Ce qu'il faut savoir pour bien débuter cette semaine

Giphy

→ Une bonne nouvelle

De plus en plus de livreurs à vélo s’organisent en coopérative pour proposer des alternatives plus éthiques à Deliveroo ou Uber Eats, comme ici à Rennes.

→ Le courage d’une infirmière

Le site Rue89Strasbourg a suivi la journée d’Élise Brolly, une infirmière libérale, l’humanité au cœur, la peur au ventre. «Toucher, c’est soigner. Mais là, je ne peux plus… »

→ Quand la police protège

L'accueil des femmes violentées par leur conjoint est souvent dénoncé. Le commissariat de Lens s'est réorganisé. Chaque jour, deux policiers dédiés rappellent systématiquement les femmes victimes pour leur apporter une aide globale (sécurité, soutien psychologique, logement), et font le lien avec les associations et la justice. 7400 femmes ont ainsi pu être suivies.

→ Un continent sans Covid

80 Français sont arrivés en novembre en Antarctique. Ils ont dû se plier à une quarantaine draconienne. L’hiver, raconte Le Parisien, rapatrier quelqu’un est plus compliqué que de ramener un spationaute de l’espace.

→ La bonne idée

Grenoble teste une voie réservée uniquement aux covoitureurs.

Chez nos voisins

🏴󠁧󠁢󠁳󠁣󠁴󠁿 Écosse. Le pays devient le premier à se doter d'une loi sur la précarité menstruelle. Son objectif : la gratuité des tampons et des serviettes hygiéniques dans les établissements publics, notamment les lycées. Et ce grâce à la mobilisation sans faille de quatre jeunes filles.

🇦🇹 Autriche. Las des moqueries, des parties de jambes en l’air, des selfies sur Instagram, des vols de panneaux et des canulars, le village de Fucking va devenir Fugging. En France, il existe une association de communes aux noms burlesques comme Corps-Nuds ou Arnac-La-Poste.

🇮🇸 Islande. Le pays vit son Jólabókaflódid (littéralement son déluge de livres). À l’approche des fêtes, chaque foyer reçoit un catalogue de 700 ouvrages, soit 80% de la production littéraire annuelle. Comme dit un proverbe local : «En Islande, la moitié de la population lit ce que l’autre moitié s’efforce d’écrire

PS : Puisqu’on parle de livres et d’îles, plongez dans cet océan de littérature.

La boîte à idées

Les assemblées citoyennes secouent une démocratie rouillée

iStock

Vu de l'étranger. Le journal britannique The Guardian s'intéresse aux assemblées citoyennes qui se sont multipliées en France ces derniers mois. La Convention Citoyenne pour le Climat bien sûr, mais aussi à l’échelle locale, des expériences à Nantes ou Toulouse. Rappelons le principe : des citoyens de tous horizons sont tirés au sort. Aidés d’experts, ils planchent sur un problème d'utilité publique en formulant des propositions.

À retenir :

  • Ces assemblées sont des laboratoires politiques. Leur mission : oxygéner une démocratie représentative grippée. Elles doivent permettre de retrouver le goût de la chose politique, comme l’explique un citoyen : « Cela m'a donné de l'espoir dans la dynamique de la démocratie.»
  • Elles peuvent aider à débloquer des débats polarisés. L’assemblée citoyenne irlandaise, souvent montrée en exemple, a permis de dépassionner les débats sur des thèmes aussi sensibles que l'avortement ou le mariage homosexuel, et d’aboutir à des lois.
  • Elles ne sont pas magiques. Le manque de temps et de moyens consacrés à ces conventions pose problème. Le choix des experts pour éclairer les citoyens dans leurs décisions est sensible. Le risque d’instrumentalisation par les élus est réel.

👉 À lire ici

67

C’est le nombre de propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat examinées pour le moment par le gouvernement, sur les 146 présentées il y a cinq mois.

Selon le site Contexte, 29 ont été reprises, sur le vélo par exemple. 31 l’ont été partiellement, comme le conditionnement des subventions aux compagnies aériennes à la suppression des vols intérieurs si une alternative de moins de 4 heures existe – le gouvernement a rabaissé l’ambition à 2h30. Enfin 7 propositions ont été rejetées, comme les 110km/h sur l’autoroute.

FOIRE AUX QUESTIONS

🙆‍♀️ Santé. Mal à dos avec le télétravail ? Quelques conseils pour vous dérouiller.

🥕 Conso. Comme devenir une famille plus écolo ? Ce site permet de calculer simplement votre empreinte carbone et propose des idées pour passer à l’action.

✋ Science. Comment donner la plus douce des caresses ? Pas trop fort ni trop vite (2,5 cm par seconde) avec une main à 32°. Et jamais après une dispute.

Matière à penser

Comment survivre seul en mer sur un radeau

Seul au monde / Tom Hanks

Vous voilà naufragé ! C’est l’une des expériences la plus traumatisante au monde. Et pourtant, notre cerveau peut nous aider à survivre face à ce torrent d’émotions négatives, raconte le site Cerveau & Psycho.

  • La panique. C’est le premier sentiment. Nos sens sont déréglés, la promiscuité est absolue, les conditions hostiles (le sel, le soleil, l’inconfort). Puis vient le découragement. La passivité nous envahit. Le présent se dilate.
  • Le sursaut. Intervient ici la notion de contrôle perçu : si objectivement, vous êtes impuissant, vous devez donner l’impression à votre cerveau d’être aux commandes. Par de petits rituels simples, pêcher, se laver, fabriquer un mat même inutile.
  • L'imaginaire. Pour vous aider, celui-ci va se déployer pour sortir de ce présent dilaté. Certains naufragés rêvent de sous-marins venant leur apporter du couscous ou de la mousse au chocolat. D’autres imaginent qu’il vivent dans une maison juchée sur leur radeau. Le passé et l’avenir reviennent.
  • La résignation positive. Votre cerveau va corriger la puissance des émotions négatives. En acceptant son sort, en pensant ce drame comme un jeu, on se met paradoxalement dans de meilleures conditions pour s’en sortir.

À bon port. Quelles leçons en tirer pour nous, naufragés du Covid ? D’abord accepter la situation et ne pas fantasmer une solution miracle, un vaccin, sur lequel on a peu de prise. S’inventer une routine et renoncer sans regrets ni plaintes à notre vie d’avant. Enfin, penser à ses projets futurs ou aux petits plaisirs de la vie, un café en terrasse, qui finiront forcément par revenir aux jours meilleurs.

👉 À lire ici

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À PICORER

🗡 Archéologie. L'invention de l'épée à l'âge de Bronze a lancé la première grande course à l'armement dans toute l'Europe.

💃🏻 Dirty dancing. Vous brûlez de retrouver les pistes de danse ? Encanaillez-vous dans le Paris de la Belle Époque avec la danse apache.

⚰️ Histoire. Au XIXe siècle en France, on photographiait les morts comme des vivants (et c’est un brin flippant).

⛵️ E-Sport. Cette année, 680 000 marins sont en course pour remporter le Vendée Globe.

✈️ Avion. Si les voyages en avion vous manquent, ce compte Pinterest référence plusieurs milliers d’affiches vintage de compagnies du monde entier.

☎️ Nostalgie. Au fait, c’était comment déjà le travail avant internet ?

« Mon garçon, pourrais-tu me nommer les dix plus grandes stars hollywoodiennes des années 30 ? Un peu de recul. Et tu comprendras que tu n’es pas grand-chose… »

Nick Clooney

Père de l'acteur George Clooney

Plaisir des yeux

Placer la culture populaire sur un piédestal

Benoit Lapray

Photographe et spécialiste de la retouche d’images, Benoit Lapray s’est amusé à « statufier » les personnages de la culture populaire (jeu vidéo, dessin animé…) qui forgent notre imaginaire depuis des dizaines d’années. Il propose une balade photo dans les rues de Paris sous le regard des Tortues Ninja, de Son Goku, Gandalf, Batman et Wonder Woman.

👉 Voir ses photos

PS : En Ukraine, des milliers de statues de Lénine ont été déboulonnées à la fin de l’ère soviétique. À Odessa, un artiste a transformé la statue du révolutionnaire russe en Dark Vador, immortalisée le photographe Niels Ackermann.

Le mot de la fin

📍 Schadenfreude. Expression allemande — Schaden, le dommage, le malheur, et Freude, la joie — qui désigne ce plaisir puissant et honteux qui vous envahit lorsque votre pire collègue se plante durant sa présentation ou que votre voisin détesté se casse la figure sur le verglas. Se réjouir du malheur des autres est le propre de l’homme, et de l’enfant puisque celui-ci peut ressentir la Schadenfreude dès deux ans.

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Benvenescu | Bienvenue en talossien, une langue imaginaire, mélange de latin, de roumain et d’occitan (35 000 mots !) en usage au Royaume de Talossia. Cette micronation est née il y a 40 ans de l’imagination de Robert, un ado de Milwaukee, après la mort de sa mère. Ce pays compte aujourd’hui 200 citoyens, et revendique comme territoire l’île de Cézembre dans la baie de Saint-Malo. Sa devise (visionnaire avec le confinement) : « Le royaume d’un homme est dans sa chambre ».

PS : 150 ans plus tôt, une jeune ado britannique, Emily Brontë, inventa elle aussi avec sa sœur Anne un royaume imaginaire, le Gondal. Qui lui servit d’inspiration pour écrire son chef-d’œuvre : les Hauts de Hurlevent.

Vous en voulez plus ? Voici un autre bulletin à grignoter. Ou alors celui-ci.