📮 Important. Pour être sûr que Bulletin arrive dans votre messagerie, ajoutez hello@bulletin.fr à votre carnet d'adresses.

Pour démarrer votre rentrée avec sérénité

Alain Le Foll

→ L’odyssée de Wally

Sa vie mérite une série Netflix. Wally est un morse de 500 kg — on ignore s’il s’agit d’un mâle ou d’une femme. En mars dernier, Wally quitte les eaux arctiques du Svalbard et dérive, peut-être sur un bout d’iceberg, jusqu’en l’Irlande. Il s’aventure au Pays de Galles, fait escale à La Rochelle et aux Sables-d’Olonne, descend jusqu’à Bilbao (un record), remonte dans les Cornouailles, où il coule plusieurs bateaux en essayant de monter à bord. Pour éviter les dégâts, une ONG tente de l’effrayer en imitant des grognements d’ours polaire. Aux dernières nouvelles, il squattait le bateau d’un producteur de gin irlandais. Les autorités ont demandé de ne pas l’approcher, pour qu’il reprenne des forces et puisse rentrer chez lui en Arctique (en anglais).

→ Des livres sans papier

C’est la rentrée littéraire en France. Problème : une possible pénurie de papier menace dans les mois à venir. En cause, les besoins exponentiels du commerce en ligne en cartons d’emballage.

→ Non au harcèlement scolaire

Le programme Phare, inspiré des pays scandinaves et expérimenté en France depuis deux ans, va être généralisé. Le dispositif fonctionne notamment via un système d’élèves ambassadeurs. Chaque année, 700 000 élèves sont harcelés à l’école, beaucoup plus en primaire et au collège (10 %) qu’au lycée (4 %).

→ Des cimetières sans pesticide

En 2022, les cimetières, comme les zones commerciales ou les terrains de sports, devront être entretenus sans pesticides chimiques de synthèse. Rouen a anticipé cette loi. Cet été, ce sont sept nouvelles espèces d’orchidées sauvages qui ont été découvertes au pied des tombes.

PS : si vous ne connaissez, le compte Instagram du conservateur du cimetière du Père-Lachaise est une merveille .

🇨🇭 Suisse. À Lausanne, perché au sommet de la cathédrale, un veilleur de nuit qu'on appelle le « guet » crie les heures de 22 h à 2 h du matin. 365 jours par an depuis 1405. Pour la première fois, une femme, Cassandre Berdoz, va devenir « guette ».

🇬🇷 Grèce. Dans le sud du pays, 2000 personnes parlent encore le tsakonien. Ce dialecte descend directement du dorien, la langue des Spartiates. C’est l’isolement des villages qui a permis cette transmission au fil des générations depuis plus de 2500 ans.

La ponctuation, des manuscrits aux émojis

Karl432 - WikiCommons CC

Le site de France Culture consacre une série d'articles passionnante à l’histoire de la ponctuation. Loin d’être règle rigide, celle-ci a toujours évolué au fil des usages. 

À retenir :

• Le point de départ. Si l’écriture date du IV millénaire av. J.-C., la ponctuation apparait 2000 ans plus tard, essentiellement des tirets. À l’époque, les textes sont écrits en scriptio continua, sans aucun espace entre les mots. Pour faciliter la lecture, les savants de la Bibliothèque d’Alexandrie inventent un système de trois points notés dans la marge : le point haut (dit parfait), le point médian et le sous-point (en bas). Les lointains ancêtres du point, du point virgule et de la virgule. Au Moyen Âge, les moines copistes vont démocratiser sa pratique dans toute l'Europe. 
• La révolution de l’imprimerie. Les caractères en plomb de Gutenberg vont standardiser la ponctuation. Le point haut « redescend » pour devenir notre point actuel. Le point d’exclamation s’appelle le point d’admiration, la virgule le point crochu. Une division des tâches très importante s’opère : l’écrivain écrit, l’imprimeur ponctue. 
• La révolte des auteurs. Au XIXe siècle, les écrivains, notamment George Sand, vont rependre le contrôle. S’ouvre une période très créative. Un lithographe belge invente le point d’ironie (qui fera long feu), le point d’irritation et le point d’hésitation. Dans les années 60, le romancier Hervé Bazin en imagine six autres, dont le point d’acclamation et le point cœur.
• La révolution des émojis. Avec l’arrivée de l’informatique dans les années 80, les conversations passent par l’écrit. Il faut des signes capables d’exprimer ce qui jadis passait à l’oral. En 1982, c’est la naissance du premier smiley, puis ensuite des émoticônes et au Japon des émojis. Qui ponctuent désormais nos messages sur WhatsApp.

👉 À lire ici (5 articles)

🎋 Jardin. Au fond d’une vallée perdue de la Creuse se niche un jardin sauvage et extraordinaire.

📱 Numérique. Après avoir reçu une notification sur notre portable, il faut compter en moyenne 23 minutes pour reprendre votre travail efficacement.

🗣 Insultes. « Maudite marde de Jésus Marie Joseph de câlique de colon d’enfant d’chienne mangeux d’marde ». Si vous vous cognez souvent les doigts de pied sur la table basse du salon, ce générateur québécois vous sera utile.

🔌 Parentalité. Un enfant est un gouffre énergétique. Entre 9 et 15 mois, il dépense 50 % d’énergie de plus qu’un adulte. Bonne nouvelle : il se décharge vite. Mauvaise nouvelle : ses parents aussi (en anglais).

💔 Couple. Partir en vacances dans un endroit de rêve avec un influenceur Instagram peut devenir un enfer.

🥄 Le saviez-vous ? Tiramisu signifie littéralement « Tire-moi vers le haut », pour redonner des forces à celui le mange. À la fin des années 60, Ada Campeol, la propriétaire d’un restaurant de Trévise, aurait imaginé cette recette roborative épuisée par l'allaitement de son enfant. Si le tiramisu a conquis les États-Unis, c’est grâce au film Nuits blanches à Seattle , lors d’une scène énigmatique qui laisse planer la confusion sur le fait qu’il s’agisse d’un dessert ou d’une pratique sexuelle (en anglais).

Les visages de l'Afghanistan

Farshad Usyan

Sur Instagram, le photographe afghan Farshad Usyan photographie son pays depuis 2013. Des images de la vie quotidienne, peuplées d’enfants, de ballons, de cerfs-volants et de sourires, loin, très loin du chaos d’aujourd’hui. Le jeune homme raconte l’Afghanistan des montagnes et des villes, ses éleveurs, ses salles de musculation, ses cafés branchés, ses femmes fortes et libres, ses couples d’amoureux. Farshad Usyan a dû fuir son pays pour la France avec l’arrivée des taliban. 

📸 Son compte Instagram

📍 Nagori 名残. Ce mot japonais — littéralement « l’empreinte des vagues » — désigne la nostalgie de la saison qui s’achève, du temps écoulé. Nagori nous envahit durant les derniers jours de vacances. Les amis sont repartis, l’été s’achève. Fini l’odeur des embruns, les retrouvailles en famille, les fruits et les légumes gorgés de soleil. Les jours vont raccourcir, le froid revenir. 

Mais Nagori est aussi un sentiment porteur d’espoir, comme l’explique la poétesse japonaise Ryoko Sekiguchi  : « Vous souvenez-vous du sentiment qui vous enserrait le cœur lorsque vous étiez enfant, à la fin d’un voyage, d’un séjour chez vos grands-parents avec vos cousins, d’une fête tant attendue ? Nous avons tous appris peu à peu à nous accoutumer à cette tristesse qui, au début de la vie, nous paraissait si insupportable. Parce que nous savons désormais qu’il y aura une suite à notre vie, et que les retrouvailles et les nouvelles rencontres pourront toujours revenir sous une autre forme. »