Les bonnes infos

Pour commencer cette semaine en douceur

Le jardin au Pyla - Albert Marque

→ Un peu de (dou)douceur

Agathe, 7 ans, habite à Saint-Georges-lès-Baillargeaux dans la Vienne. Début mars, elle accompagne sa maman à la salle communale pour apporter du lait et des couches pour les Ukrainiens. Mais la petite fille est inquiète en regardant la liste des produits de première nécessité. « Ils ne prennent pas les doudous ? Mais maman, tu imagines, t’es un enfant et tu traverses ton pays sous les bombes sans doudou ? » Natacha, une habitante du village originaire d’Odessa, va l’encourager à lancer une collecte. Le lendemain, ce sont trois cartons de doudous, accompagnés d’un dessin et d’un texte en cyrillique, qui partent vers l’Ukraine

→ Un coworking pour agriculteurs

Beaucoup d’agriculteurs hésitent à se lancer dans la vente directe en raison du coût de l’investissement et des règles sanitaires très strictes. À Salornay-sur-Guye en Saône-et-Loire, l’association Melting Popote a mis en place un laboratoire de transformation en coworking. Une trentaine d’agriculteurs peuvent louer une journée de travail au labo, pour y transformer leur viande ou fabriquer leurs bocaux de légumes. Avec en prime des conseils d’un boucher et d’un cuisinier.

→ Le boom du covoiturage

Avec le prix de l’essence qui flambe, la pratique du covoiturage explose. À Vire dans le Calvados, France Info est allé à la rencontre de celles et ceux qui partagent leur plein d’essence, leur fatigue et leurs émissions de CO2. Ces convertis racontent comment ils ont surmonté les obstacles psychologiques : peur de perdre sa liberté, d’arriver en retard, de devoir faire des détours, de s’engager sur le long terme. Et racontent le plaisir de ces moments partagés.

→ L’heure de Molène

On ne résiste pas à vous partager cette archive formidable de l’INA sur le changement d’heure à Molène en 1976. Longtemps, l’irréductible île bretonne a résisté aux règles édictées par le continent, préférant l’heure du soleil et des marées (vidéo, 3').

Chez nos voisins

🇵🇱 Pologne. Le plus bel arbre d’Europe vient d’être élu, et il est polonais. Le chêne Dunin vieux de 400 ans est situé en lisière de la forêt de Bialowieza, la dernière forêt primaire d’Europe peuplée de bisons et malheureusement menacée. Le châtaignier tricentenaire de La Celle-Saint-Cloud dans les Yvelines finit lui à une très respectable huitième place.

🇽🇰 Kosovo. Cavernes du Grand Canyon, grotte de la Belle au bois dormant… Le Kosovo compte parmi les plus fascinantes destinations souterraines d’Europe. Et pourrait devenir un paradis pour le tourisme spéléologique.

La boîte à idées

Ces biais économiques qui nous gouvernent

iStock

Dans notre vie de consommateur, nous prenons chaque semaine des dizaines de petites décisions. Pas toujours éclairées. En s’appuyant sur les travaux du Prix Nobel Daniel Kahneman spécialiste de l’économie comportementale, le site Pour L’Éco explore ces biais cognitifs.

À retenir :

  • Le biais d’ancrage. C’est le plus connu, que maitrisent à merveille les gens du marketing et les agents immobiliers. Vous achetez une maison ? L’agent va volontairement donner un prix très haut. Ce chiffre va inconsciemment s’ancrer dans votre tête et devenir le chiffre référence de toute la négociation. Sans véritable logique. C’est d’ailleurs le principe des promotions : le prix barré va devenir votre référence, et vous allez inconsciemment vous fixer sur la réduction obtenue plutôt que sur le prix en lui-même. Vous pouvez cependant utiliser le biais d’ancrage à votre avantage, pour négocier une augmentation de salaire par exemple.
  • Le biais des coûts irrécupérables. Vous avez payé 15 euros votre place de ciné. Au bout d’une demi-heure, le film vous ennuie profondément. Sortez-vous de la salle ? Oui ? Non ? Pas simple de sacrifier vos 15 euros, explique le site. Même si votre raison le sait, les projets dans lesquels vous avez le plus investis, en argent ou en temps, sont les plus difficiles à abandonner.
  • Le biais du parieur. Faisant mentir les lois élémentaires de la probabilité, ce biais du parieur donne l’illusion que plus l’on perd à un jeu de hasard, plus on a de chances de gagner si on continue à jouer. Ce bug cognitif a fait la fortune des casinos du monde entier.

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Matière à penser

L’adolescence, ce chamboule-tout cérébral 

Pixar

Le dernier film Pixar « Alerte rouge » raconte le passage à l’adolescence de la jeune Mei, matérialisé par sa transformation en gros panda roux. Dans un article passionnant, le magazine National Geographic rappelle qu'avant d'être une histoire de poils, de (gros) boutons, ou des seins et de zizis qui grossissent, la puberté est avant tout une affaire de chimie cérébrale.

À retenir :

  • L’adolescence, c'est de la chimie. Tout commence quand l’hypophyse et l’hypothalamus se mettent à produire des hormones qui elles-mêmes vont sécréter de la testostérone et des œstrogènes. C’est un phénomène que les scientifiques appellent parfois « le début des emmerdes ».
  • Le cerveau se transforme en profondeur. Problème : tout ne se fait pas à la même vitesse. Dès 10-12 ans, le système limbique, responsable des émotions et du circuit de la récompense, se développe plein gaz. Tandis que le cortex préfrontal, qui permet le contrôle des pulsions et la capacité à prioriser, se transforme sans lui se presser. Il n’arrivera à maturité que vers 20 ans. En gros, un ado, c’est un bolide de course livré sans volant ni freins. Il va avoir du mal à gérer ses pulsions (d’où le concept de « crise d’ado ») et chercher le plaisir avant tout, ce qui peut provoquer des conduites à risques et certaines addictions (l’alcool par exemple).
  • L’ado est vulnérable. Traverser l’adolescence, c’est en réalité un chantier immense à accomplir : découvrir et maitriser son nouveau corps, explorer son identité et sa sexualité, construire son système de valeurs, bâtir son autonomie, nouer ses liens avec les autres. Un travail herculéen que parfois nous adultes avons parfois tendance à oublier.

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Le saviez-vous ? La « petite adolescente » arrive vers deux ans. Le cerveau de l’enfant comprend que lui et sa mère sont deux personnes différentes. Fini la symbiose : c’est le temps du non systématique. Les scientifiques ont un nom pour ça : « l’âge chiant ». En réalité, l’adolescence, la vraie, fonctionne un peu sur le même mécanisme de séparation-individuation, qui pousse l'ado à vouloir se séparer physiquement et psychiquement de ses parents.

À PICORER

🗺 Broderie. Un compte Instagram à suivre pour les amateurs de couture ET de cartographie.

🎥 Internet. Être Youtubeur ou streamer sur Twitch est une passion qui peut devenir un calvaire. Les algorithmes des plateformes, et le succès d’audience qu’ils promettent, ordonnent de produire toujours plus de contenu pour engranger les « vues » et les revenus. Quitte à y laisser sa santé.

📚 Littérature. Comment le succès du manga oblige la BD traditionnelle à sortir de sa zone de confort.

👵🏼 Travail. 70 % des enfants de moins de 6 ans sont gardés occasionnellement par leurs grands-parents. Une aide qui souvent change tout.  

🚂 Voyage. Le chemin de fer transiranien, c'est 1400 kilomètres, 360 ponts, 224 tunnels. Et 4 climats traversés.

👩🏽‍🍳 Cuisine. Il existe une compétition internationale du céleri rémoulade. Est-ce que ce monde est sérieux ?

👼 Petite enfance. Un bébé sait tenir une conversation avant de savoir parler

« Nous avons tous, à un moment de notre vie, et parfois terriblement, besoin que quelqu’un nous prenne dans ses bras, besoin d’une étreinte à même de nous consoler, de libérer nos larmes ou de nous procurer un refuge quand quelque chose s’est brisé. Nous désirons qu’on nous étreigne simplement car nous sommes des hommes et parce que le cœur est un muscle fragile. »

Jón Kalman Stefánsson

Romancier islandais

Plaisir des yeux

C’est une maison bleue, rose, bleue, verte…

Sejkko

Sejkko, alias Manuel Pita, est portugais. Il y a dix ans, cet autodidacte s’est mis en quête d'immortaliser les « maisons solitaires ». Empreintes de poésie, ces habitations semblent flotter au milieu de l'horizon, le photographe supprimant parfois quelques éléments du décor, une poubelle ou un lampadaire. Sous son objectif, chaque maison semble avoir son identité, son caractère, avec ses couleurs, son histoire, sa singularité. Son travail, Sejkko l’envisage comme une manière d’explorer ses propres émotions et sa propre identité : la nostalgie du Vénézuéla de ses parents, son enfance, le déracinement, le temps qui passe, la solitude, la tristesse, la chaleur d'avoir un foyer.

📸 Son compte Instagram

Le club Bulletin À propos

Le dico des mots extraordinaires

« Le dico des mots extraordinaires », c'est le livre papier qui compile les mots de la fin de Bulletin, plus d'une centaine. Voici sa couverture, finie vendredi. Le texte part aujourd'hui chez l'imprimeur près de Grenoble.

Vous souhaitez le recevoir en avant-première ? Devenez membre du club Bulletin. C'est aussi un moyen simple de soutenir notre travail — et il y a d'autres contreparties sympas.

Le mot de la fin

🤦‍♀️ Jayus. Une mouette mange un sandwich. Une autre mouette arrive et lui dit : — On peut partager ? — D’accord, on fait mouette-mouette !

Si vous avez eu un petit rire nerveux à la lecture de cette blague, voire un mélange de malaise et de pitié pour l’auteur de ses lignes, vous avez fait l’expérience du jayus indonésien. Ce mot de bahasa gaul, l’argot populaire des jeunes, désigne une blague tellement nulle et pathétique qu’elle en devient involontairement drôle. C’est le rire qu’elle provoque, nerveux et irrépressible, qui donne à ce mot toute sa saveur.

Une blague jayus — le mot s’emploie comme nom ou adjectif — est souvent l’œuvre d’un parent qui jadis faisait rire aux éclats ses jeunes enfants et qui ne s’est pas rendu compte que ceux-ci avaient grandi. En France, on parlera de blagues de daron ou de papa. Mais le jayus, et c’est toute sa beauté, peut débouler par effraction à tout instant de votre vie, par le biais d’un ami qui a trop regardé de stand-up sur Netflix, un prof fatigué en fin de journée ou une collègue de travail en roue libre en pleine réunion. 

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