Épinglé

🌻 Bonjour ! Nous sommes heureux de vous proposer ce matin une nouvelle édition de notre « dico des mots extraordinaires ». 

🍵 PS : Lundi prochain, on vous emmènera en voyage… 

À DÉCOUVRIR

Les mots qui font du bien

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🏡 Heimat

Un mot pour réchauffer les cœurs. Heimat vient de l’allemand Heim, le foyer. C’est un lieu où l’on se sent chez soi : son pays natal, sa maison, son village, son quartier. Il n’y a pas de notion de patriotisme, plutôt un sentiment d’attachement. Dans notre Heimat, on peut être soi-même, entouré de sa famille et de ses amis. Les lieux et les souvenirs sont familiers : l’odeur de la glycine de notre enfance, les tartes à la rhubarbe de notre grand-mère, les rires au jardin, les baignades dans la rivière voisine. Heimat, c’est un sentiment intime que l’on transporte avec soi, dans lequel puiser du réconfort. Quand le Heimweh, le mal du pays, est trop fort, on revient ici pour partager avec celles et ceux que l’on aime tout ce que l’on a vécu.   

🌈 Urlaubsreif

Vous avez écrit « bisou-bisou » à votre N+1. Vous avez mis des chaussettes dans le lave-vaisselle. Vous avez failli récupérer un autre enfant que le vôtre à la garderie. Vous êtes épuisé(e), rincé(e), stressé(e). Vous êtes désormais urlaubsreif, « mûr pour les vacances » en allemand. Urlaubsreif, c’est l’appel de la déconnexion professionnelle, le besoin biologique de prendre du temps pour soi. On oublie sa messagerie, on se débarrasse — toujours avec bienveillance — des gosses chez les grands-parents. Et on part lézarder dans le canapé avec un bon bouquin. 

🏝 Hunan-ynysu

Face au tumulte du monde, il est parfois utile de trouver quelque temps refuge en soi-même. La langue galloise possède un très beau mot. Hunan-ynysu signifie littéralement devenir une île et se fondre en elle. « S’enîler ».

💦 Dauwtrappen

C’est l’un des petits plaisirs de la vie. En néerlandais, le verbe dauwtrappen se traduit par « fouler la rosée ». On se lève tôt quand tout le monde dort encore pour aller dehors marcher pieds nus dans l’herbe humide du jardin. 

« J'entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde. »

Paul Éluard

Poète français (1885-1952)

Les mots oubliés

L’homme qui réensauvageait les mots

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Robert Macfarlane est un écrivain britannique. Depuis quinze ans, cet infatigable voyageur et amoureux des langues s’est lancé dans un immense projet : redonner vie aux mots de la nature. 

Les mots fabuleux. Tout commence lors d’un voyage dans les Hébrides extérieures, des îles perdues tout au nord du Royaume-Uni. Là-bas, l’écrivain découvre une fabuleuse liste d’expressions gaéliques encore en usage pour décrire le paysage de tourbières, de landes et de lacs. Tout n’est que poésie. Rionnach maoim, ce sont les ombres projetées sur la lande par les nuages se déplaçant dans le ciel par une journée lumineuse et venteuse. Èit, ce sont des pierres de quartz déposées dans le lit d'un ruisseau afin qu’elles scintillent au clair de lune et attirent les saumons à l’automne. Robert Macfarlane en sort émerveillé et bouleversé. 

Les mots bannis. La même année sort l’Oxford Dictionnary Junior — l’équivalent d’un Larousse pour enfants. Robert MafFarlane découvre effaré la suppression de centaines de mots de la nature : adieu le héron, la vipère, le hêtre, la fougère, les pâturages, les tritons, le noisetier, remplacés par des mots plus modernes. Comment, se désole MacFarlane, décrire les nuances des paysages qui nous entourent avec uniquement des mots comme « vallée », « plaine » ou « forêt » ? Comment dès lors aimer et protéger cette nature que nous peuplons ?  

Les mots retrouvés. Macfarlane se lance alors dans une grande collecte de mots. Il voyage, rencontre des passionnés — linguistes, paysans, photographes, écrivains - plonge dans les archives, explore les cartes. Et exhume des mots magnifiques oubliés dans les langues et les dialectes du Royaume-Uni. Pirr, c’est le souffle léger du vent, doux comme la caresse d’une patte de chat au-dessus de l’eau. To crizzle, c’est le son presque inaudible de l’eau qui gèle (utile au scrabble). Ujller, c’est la traînée odorante et onctueuse qui coule d’un tas de fumier (oui, il y a vraiment un mot pour ça).

Les mots imaginés. Au fil des années, son travail devient partagé grâce à la magie d’internet. De tous les pays, on lui envoie des mots. Et quand ceux-ci manquent ? On en invente ! Kimmeridge, c’est cette brise délicieuse qui souffle dans les poils de nos aisselles quand nous sommes allongés en train de bronzer. Le glassel, c’est ce galet de bord de mer qui était si brillant et intéressant lorsqu’il était mouillé, et qui une fois sec redevient un bête caillou que les enfants veulent malgré tout absolument emporter dans leurs valises. Quant au Landskein, c’est le tressage magnifique des collines ou des montagnes qui s’enchevêtrent à l’horizon les jours de brume… 

👉 Lire son histoire (en anglais)

À EXPLORER

Les mots de la nature

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🐦 Murmuration

Ce phénomène encore mystérieux, mais d’une beauté à couper le souffle, désigne le ballet des nuées d’oiseaux, notamment les étourneaux, que l’on peut observer dans le ciel d’hiver. La murmuration est un mécanisme de défense contre les prédateurs. Mais c’est aussi un ballet sans chorégraphe : chaque oiseau au sein de la nuée ne réagit qu’aux mouvements de ses voisins, ce qui donne à ces vols leur beauté aléatoire.

🐌 Estivation

C’est le même mécanisme que l’hibernation, mais l’été. Estiver, c’est se mettre au ralenti, réduire son métabolisme pour survivre à la chaleur et à la sécheresse. C’est un terme scientifique qui concerne plutôt les animaux. Les crocodiles du Nil vont s’enfouir dans la boue, le crabe dans le sable. L’escargot va se murer dans sa coquille grâce à une sorte de ciment fabriqué… avec sa propre bave. L’être humain évitera cette dernière technique et préférera se poser dans une chaise longue avec un bon bouquin.

🌊 Macoui

Ce grand serpent marin accompagne et protège chaque bateau en s’accrochant à la poupe. La preuve de son existence ? Le long sillage qu’il laisse dans l’eau à l’arrière. Quand un bateau change de propriétaire, il faut, selon la tradition maritime, « couper le macoui ». On versera un verre d’alcool pour saouler le serpent tandis qu’une autre embarcation viendra couper par trois fois le sillage, afin de détacher symboliquement l’animal de son ancien bateau. Un nouveau macoui pourra prendre le bateau sous sa protection.

« J'écris pour continuer à devenir une rivière ne figurant sur aucune carte. »

Jim Harrison dans « Dalva »

Écrivain et poète américain (1937-2016)

BONUS

✂️ Jeux de mots. Diminu'tif, Speed'hair man, Bio tiff houle, No peigne no gain… En chaque coiffeur sommeille un jongleur de mots.

« Un petit livre comme un trésor »

🙏🏼 Merci. Vous êtes désormais plus de 2500 à avoir acheté le « Dico des mots extraordinaires ». Nous vous remercions pour vos nombreux messages.

🔭 Stéphane à Nantes : « Je cherche un mot extraordinaire pour décrire ce livre qui ne l’est pas moins : on le déguste avec délectation. Chaque page nous emmène dans de nouveaux mondes à la fois étranges et familiers. Que du bonheur ! »

🌈 Anna à Dole : « Un petit livre comme un trésor, plein de couleurs, à grignoter chaque jour laisser et à laisser trainer sur la table du salon pour les invités. Idéal pour un cadeau de Noël ! »

☕️ Clara à Nice : « Je vais pouvoir enfin briller à la machine à café. »


Les bruits des mots

Êtes-vous plutôt doki-doki ou waku-waku ? 

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Le bruit du chat et de la pluie. La langue japonaise possède plusieurs milliers d’onomatopées, souvent formées de groupes de syllabes redoublées. Certaines fonctionnent comme les nôtres : elles décrivent un bruit. Le chien ne fait plus wouaf-wouaf, mais wan-wan le chat nya-nya. Les premières gouttes de pluie font potsu-postu ポツポツ et si la pluie devient violente et abondante, c’est zaa-zaa. Simple.

Le son de nos émotions. Plus surprenant, le japonais use aussi d'onomatopées... pour les émotions. On les appelle les Gitaigo, les « impressifs ». Pika-pika (popularisé par Pokémon), c’est pour décrire quelque chose de brillant, d’éclatant. Kiri-kiri, c’est une douleur aiguë, zuki-zuki des élancements, piri-piri des picotements. Utsura-utsura, c’est quand vous oscillez entre le sommeil et le réveil. Il y a même une onomatopée pour décrire l’érection masculine : Mokkori. Waku-waku, c’est le sentiment de préjoie, l’impatience et le plaisir ressentis par anticipation. Enfin, doki-doki ドキドキ, c’est à la fois le bruit des battements de votre cœur, et l’émotion qui les provoque. Le stress avant de prendre la parole en public ou la palpitation amoureuse qui vous submerge à la vue de l’être aimé.

« Nous avons tous, à un moment de notre vie, et parfois terriblement, besoin que quelqu’un nous prenne dans ses bras, besoin d’une étreinte à même de nous consoler, de libérer nos larmes ou de nous procurer un refuge quand quelque chose s’est brisé. Nous désirons qu’on nous étreigne simplement car nous sommes des hommes et parce que le cœur est un muscle fragile. »

Jón Kalman Stefánsson

Romancier islandais

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À CONNAÎTRE

Les mots beaux mais tristes

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😢 Dor

Ce mot roumain désigne une nostalgie plus facile à éprouver qu’à exprimer. C’est un mélange de mélancolie, d’amour, de douleur, de douceur, d’amertume, de joie et de désir. Tout part d’un manque : un lieu cher à notre cœur, un moment chéri de notre vie ou le souvenir d’un être aimé. Ce manque nous fait souffrir. Mais la perspective de pouvoir retrouver ces êtres ou revoir ces lieux tant aimés — même simplement en pensée — nous réconforte et nous berce. Dor, c’est le sentiment de l’exilé qui souffre du mal du pays, du berger qui laisse sa famille pour les mois d’estive, des amants séparés qui brûlent de se revoir. Dor, c’est la somme des souvenirs passés que nous portons comme un baluchon. Qui parfois pèsent comme un fardeau. Mais qui nous aident à rendre le présent plus supportable et plus beau.

😠 Lítost

La lítost, dit le grand écrivain tchèque Milan Kundera, est l’état de tourment causé par notre propre misère. Cas concret : sur la plage, vous regardez le corps de vos amis superbement sculpté. En soulevant votre tee-shirt, vous exhibez votre ventre flasque, et votre incapacité à avoir su résister à ce gros sachet de M&Ms. La lítost vous envahit : vous vous sentez humilié et en colère. Vous vous en voulez à vous-même, puis à vos amis. Pourquoi la lítost est-elle si cruelle ? Parce qu’elle nous tend un miroir sur nos faiblesses, fait naître en nous un désir de revanche toxique et peut nous enfermer dans une spirale autodestructrice. Heureusement, un remède à la lítost existe, dit Kundera : l’amour. L’être aimé les adorera, vos poignées d’amour…

🚢 Beochaoineadh

Un ami cher part pour un grand voyage, et la perspective de son absence vous désespère ? Les Irlandais ont un beau mot. Le beochaoineadh, c’est une complainte, une lamentation douloureuse et poétique, un deuil pour les vivants. Ce mot résonne avec l’histoire du pays. À partir du XIXe siècle, des millions de jeunes irlandais quittent leurs familles pour émigrer vers les États-Unis. Sans espoir de retour. Leur départ est précédé d’une cérémonie appelée l’« American Wake », un moment inclassable entre une veillée funèbre et une fête d’adieu. Les familles et les amis se réunissent, on passe la nuit à pleurer, à parler, à pleurer, à chanter, à danser, à manger, à s’enlacer et à boire. On rassemble les souvenirs et les bons moments pour que chacun puisse les emporter avec lui à l’heure du départ, pour y puiser du réconfort quand la tristesse sera grande.   

« Vous pensez que votre souffrance et votre chagrin sont sans précédent dans l'histoire de l'humanité, mais ensuite vous lisez. Ce sont les livres qui m'ont appris que les choses qui me tourmentaient le plus étaient aussi celles-là mêmes qui me reliaient à tous les êtres humains ayant vécu sur cette terre. »

James Baldwin sur le pouvoir des mots

Écrivain américain (1924-1987)

À SAVOIR

Les mots du quotidien

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🎤 Ver d’oreille

Les chansons de Céline Dion forment la bande-son de votre vie. Dès que quelqu’un prononce « terre », les lacs du Connemara se lancent dans votre tête. Et votre dernière présentation, vous l’avez faite au son de Petit Escargot… Voici le pouvoir terrifiant des vers d’oreilles, earworm en anglais — ces chansons coincées dans votre crâne. Ce mot vient de l’allemand Ohrwurm et a été inventé en 1979 par un psychiatre. Un ver d’oreille arrive au moins une fois par semaine à 90 % des gens. Tout se passe dans l’amygdale, une zone du cerveau très impliquée avec les émotions. Le déclenchement du ver est lié aux souvenirs, et peut être ravivé par une situation déjà vécue. Vous écoutiez Brassens avec votre grand-père en écossant les petits pois. Trente ans plus tard, à chaque fois que vous voyez une boîte de Bonduelle, bim, c’est les bancs publics dans votre tête. Le ver d’oreille s’explique par notre capacité à mieux retenir ce qui est incomplet. Si on vous dit « dans la vallée », vous pensez « oh oh de Dana lalilala ». Si on vous dit « délivrée »…  (non, pas la peine de nous remercier).

🎂 Fika

Le fika suédois consiste à partager un café (ou un thé) avec ses amis ou ses collègues en grignotant des gâteaux et en papotant. Une simple pause-café ? Bien plus que cela. Le fika est un rituel social central en Suède. Au travail, c’est obligatoire, au minimum deux par jour. Le fika, diront les Suédois, est la clé de leur productivité au travail. Parce que rester vissé sur une chaise 8 heures par jour ne vous rend pas au final plus productif. Le fika, s’il peut être un brin calorique, est sain pour l’esprit. C’est une invitation à ralentir, à couper le rythme de nos vies trop souvent frénétiques. Le fika, c’est être capable de laisser quelques minutes le travail derrière soi, oublier la hiérarchie. C’est se rappeler qu’un travail, aussi nécessaire et utile soit-il, n’est qu’un travail. C’est une forme de carpe diem par le sucre.

🛠 Smekalka смекалка

Votre chasse d’eau fonctionne avec un cintre tordu. Le pot d’échappement de votre voiture tient avec une vieille ceinture. Votre évier ne fuit plus grâce à un joint en patafix. Pour éviter de payer un électricien, vous avez déployé un système de rallonges mises bout à bout. Ce mot russe est pour vous. Smekalka, c’est une ingéniosité qui ne s’apprend dans aucun livre, la capacité à trouver rapidement des solutions originales à un problème donné. Attention, la smekalka ne s’encombre pas de préoccupations esthétiques : seul le résultat compte. Au XVIIIe siècle, l’armée du général Souvorov utilisa des foulards pour rafistoler un pont écroulé par l’ennemi français. Durant le communisme, le peuple russe dut inventer des solutions DIY pour améliorer son quotidien. Souvent moquée sur internet, la smekalka russe est pourtant une manière ultra créative de « hacker » le quotidien, de réfléchir « outside the box ». Après tout, pourquoi une fourche ne ferait-elle pas une antenne TV idéale, et une perceuse un excellent robot ménager ? 

« Dans la vie, il y a deux choses sur lesquelles on peut toujours compter : les plaisirs de la chair et les plaisirs de la littérature.  »

Sei Shōnagon, Notes de chevet 枕草子

Écrivaine japonaise (966-1025)

Les mots du futur

Quelle langue parlerons-nous dans l'espace ?

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Au Moyen Âge, la lingua franca était une langue simplifiée qui permet aux peuples de la Méditerranée de communiquer. Au XVIe siècle, quand les baleiniers basques rencontrent les Amérindiens du Canada, ils inventent un pidgin, le basco-algonquin, pour pouvoir commercer. Même chose durant la traite esclavagiste, entre maîtres et esclaves. Au fil des générations, certains pidgins s’enrichissent et deviennent de « vraies » langues maternelles : on parle alors de créoles.

Mais dans l’espace ? Dans l’ISS, les astronautes utilisent déjà une langue commune simplifiée, qui mêle l’anglais et le russe. Mais à force de travailler ensemble confinés durant des dizaines d’années, les astronautes russes, français, américains, chinois, sénégalais ou chiliens ne vont-ils pas donner naissance à une nouvelle langue ? Deux chercheurs du Near Future Laboratory, Nicolas Nova et Fabien Girardin, ont imaginé quelques mots de ce créole spatial. 

À picorer : 

Soudenba. Popularisé par des astronautes sénégalais dans les années 2030, ce mot sépare avec un peu de condescendance « ceux-d’en-bas » (restés sur terre) avec « ceux-d’en haut » (implicitement l’élite, le gratin).

« Dormez serrés ». Dans l’espace, pour se saluer le matin, on utilise le mot russe Privyet Привет. Mais en orbite, comme l’alternance nuit et jour dure parfois moins de 90 minutes, souhaiter une bonne nuit a perdu son sens. Au traditionnel Good night, on préfère Sleep tight, littéralement « dormez serré ». Cette expression — qui existe déjà en anglais et signifie « Dormez bien » — prend ici tout son sens, puisque les astronautes doivent amarrer solidement leurs sacs de couchage au mur ou au plafond pour éviter de partir à la dérive et passer une nuit paisible. 

Sardinalert. Cette situation est courante dans l’espace, dans des bases et des vaisseaux souvent exigus. Sardinalert, c’est une sorte de Tetris humain : les spationautes sont si serrés qu’ils doivent trouver des postures acrobatiques pour éviter de se toucher. Imaginez-vous une partie de Twister dans le RER B à 7 heures du matin, le tout en apesanteur.

Zuótiān café 昨天的咖啡. Dans les infrastructures spatiales, toute l’eau est recyclée, aussi bien l’urine que les eaux usées. Pour désigner le mauvais goût de l’eau potable dû à ce recyclage intensif en circuit fermé, les astronautes ont inventé un néologisme : le Zuótiān café, le café d’hier (en mandarin).

Ovavioo. Ce mot indien est une variante de l’expression Overview Effect. Cet « effet de surplomb » a été théorisé par le philosophe Frank White en 1987. Il décrit une émotion bien réelle racontée par de nombreux astronautes : l’émotion très forte qui saisit celle et ceux qui découvrent notre planète depuis l’espace pour la première fois. C’est un émerveillement, un choc esthétique, une connexion profonde avec l’univers, une révélation sur la fragilité de la Terre et un besoin impérieux de la protéger.

👉 À lire ici (en anglais)

À EMPORTER

Les mots inclassables

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🗣 Jein

« Alors, content d’aller chez tes beaux-parents ? »… « Cette recherche d’emploi, elle avance ? »… « Cette chemise hawaïenne, elle me va bien ? ». Pour répondre à de telles questions, le oui et le non sont parfois trop binaires. Les Normands ont leur « p'têt ben qu’oui, p'têt ben qu’non », les Allemands ont mieux, et surtout plus court. Jein, c’est la contraction de « Ja » (oui) et « Nein » (non). Jein, c’est oui ET non à la fois. C’est un mot qui dit que chaque situation a ses avantages ET ses inconvénients. Oui, je suis content d’aller chez ma belle-mère parce que ses lasagnes sont une tuerie, mais non, ça me saoule parce qu’elle va me demander pour la millième fois si le bébé, c’est pour bientôt. Attention, ne pas confondre le « Jein » allemand avec le « oui mais » français, en réalité un non déguisé.

😂 Jayus

Une mouette mange un sandwich. Une autre mouette lui demande : « On peut partager ? ». « D’accord, on fait mouette-mouette. » Si vous avez eu un rire nerveux, voire un sentiment de malaise ou de pitié pour l’auteur de ses lignes, vous avez fait l’expérience du jayus indonésien. Ce mot d’argot désigne une blague tellement nulle, ratée et pathétique… qu’elle en devient involontairement drôle. En France, on parlera de « blagues de papas/darons » (mais ça marche aussi avec les mamans/daronnes).

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bulletin.fr/mail/17102022/