Les bonnes infos

Pour démarrer cette semaine du bon pied

David Hockney

→ Le point météo

De la neige en avril, 30 degrés au mois de mai. « Y a plus de saisons ma bonne dame… » ? Effectivement. Avec le réchauffement climatique, l'hiver raccourcit et l'été rallonge. En 2100, le premier pourrait durer deux mois, contre six mois pour le second.

→ Les mots blessés

Le bégaiement touche environ 1 % de la population. Un handicap souvent honteux. « Ces personnes passent leur temps à slalomer entre les mots pour éviter tous ceux qui leur posent problème. D’extérieur, on ne voit que la partie émergée de l’iceberg, le bégaiement est alors à peine perceptible. Mais en dessous, la souffrance est énorme… » À Lyon, l’association Parole Bégaiement organise un concours d’éloquence, avec des orthophonistes comme coachs.

→ La belle idée

En Haute-Loire, agriculteurs et écolos replantent ensemble des haies, pour sauver les oiseaux. En un siècle, le nombre de kilomètres de haie a été divisé par quatre. Cet article vous permettra d’en apprendre un peu plus sur les mœurs assez « singulières » de la pie-grièche. Ce sympathique oiseau de la famille des passereaux a absolument besoin des haies… puisqu’il utilise les épines de celles-ci pour empaler ses victimes, insectes, campagnols et autres petits oiseaux. Pour pouvoir ensuite les déguster en toute tranquillité, on appelle cela le lardoir.

→ Un gros donut

Sagittarius A*, le trou noir au centre de la Voie lactée, notre galaxie, a été photographié pour la première fois, grâce à huit télescopes. Ok, ça ressemble clairement à un donut tout flou — mais c’est émouvant et en réalité, ce n’est pas flou, c’est du gaz. S’il nous paraît gigantesque, c’est plutôt un minus à l’échelle de l’univers, puisqu’il ne pèse QUE quatre millions de fois la masse du Soleil.

CHEZ NOS VOISINS

🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿 Angleterre. Au pays du gazon-roi, des milliers d’Anglais ne vont pas tondre leur jardin au mois de mai. Pas par flemme, mais pour participer à une expérience de science participative. Le but : mieux connaitre le potentiel en nectar de ces jardins « libérés » de la lame cruelle de la tondeuse. Parmi les milliers de fleurs et d’espèces végétales identifiées : des fraises sauvages, de l’ail des ours, mais aussi des espèces rares aux noms merveilleux comme la fougère langue-de-serpent, la saxifrage des prés ou la fritillaire tête-de-serpent.

🇨🇭 Suisse. Les marmottes suisses communiquent avec un système de dialectes régionaux. Selon leur domiciliation, celles-ci ont des manières de siffler différentes. Cela peut s’expliquer par la topographie. Un lieu montagneux et venté va nécessiter un sifflement plus fort. Mais plus fascinant : ce dialecte pourrait être « enseigné », transmis de génération en génération (en anglais).

🇧🇪 Belgique. À Bruxelles sévit un gang qui s’adonne au tricot urbain. La rencontre inattendue entre le street-art et le tricot.

C'est pas sorcier

Le ver d’oreille, cette chansonnette qui prend la tête

iStock

Les chansons de Céline Dion forment la bande-son de votre vie. Dès que quelqu’un prononce le mot « terre », Michel Sardou et son Connemara se lancent à plein volume dans votre esprit. Et votre dernière présentation au travail, vous l’avez faite au son de Petit Escargot… Bienvenue dans le monde fascinant et terrifiant des vers d’oreilles, ces chansons coincées dans votre crâne dont France Culture explique les mystères.

À retenir :

  • Une playlist dans le crâne. On parle de earworm, en français ver d’oreille. Ce mot vient de l’allemand Ohrwurm et a été inventé en 1979 par un psychiatre. Un ver d'oreille arrive au moins une fois par semaine à 90 % des gens. Le problème, c’est qu’on ne choisit pas la playlist, que certaines personnes le vivent plus mal que d’autres. En italien, le mot tube se dit d’ailleurs tormentone, le tourment.
  • Le drame des chansons d'enfants. Chacun à ses propres ver d’oreilles — Bad Romance de Lady Gaga est souvent cité. Mais il y a quelques constantes : un tempo plutôt rapide, une mélodie prévisible, des paroles répétitives et faciles à chanter. Les chansons d’enfants, comme Baby Shark, sont des nids à vers d’oreille (et il faudrait peut-être songer à les interdire).
  • Les émotions et les souvenirs. Notre capacité à être la victime d’un ver d’oreille a à voir avec le fonctionnement de l’amygdale, une zone du cerveau très impliquée avec les émotions. Le déclenchement du ver est aussi intimement lié aux souvenirs, et peut être ravivé par une situation déjà vécue. Vous écoutiez Brassens avec votre grand-père en écossant les haricots et les petits pois. Trente ans plus tard, à chaque fois que vous voyez une boite de Bonduelle, bim, c'est les bancs publics dans votre tête.
  • « Dans la vallée oh oh...» Le ver d’oreille pourrait s’expliquer par l’effet Zeigarnik, soit notre capacité à mieux retenir ce qui est incomplet. Si on vous dit « dans la vallée », vous pensez « oh oh de Dana lalilala ». Si on vous dit « délivrée »… Passez une bonne semaine et pas la peine de nous remercier.

👉 À voir (vidéo, 8')

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À PICORER

🗣 Quiz. Faire le berlot, un pinzutu, se boujouter, une nareuse… Un petit test rigolo sur les expressions locales en France

🚶‍♀️ Féminisme. À travers l’exemple de sa grand-mère de 88 ans, grande marcheuse éprise de liberté, une journaliste raconte comme la marche à pied a pu être un outil d’émancipation.

🗞 Politique. Article intéressant sur la vie privée des politiques, et le choix ou non d’en parler dans les médias.

🍝 Cinéma. La réussite ou l’échec d’un film passe par la qualité de la cuisine servie aux actrices et acteurs. « Sur un tournage, la cantine permet de voir le vrai visage des gens : à table comme dans la vie, plus les stars sont grandes, moins elles en font état. »

🚗 Voitures. On ne fera pas de ville intelligente avec un stationnement stupide

« Depuis longtemps, la nuit est devenue ma vie préférée. L’obscur me soulage. Les choses de la vie s’arrêtent, simplement, puisqu’il fait nuit. Et j’ai la sensation que moi aussi je peux m’arrêter. Un peu. Avoir droit au silence, aux pensées qui reviennent. (…) Il y a des choses qu’on ne peut apprendre que la nuit. Il faut bien que tout soit obscur pour oser les penser. »

Jeanne Benameur dans « Profanes »

Écrivaine française

Bulletin, le LIVRE À propos

Un cadeau original pour la fête des mères et des pères

Et si vous offriez notre dico des mots extraordinaires ? Dans ce livre, des petits et des grands mots, des longs, des bons, des doux, des gros, des inspirants et des rigolos.

Des mots pour s’étonner et sourire, s’émerveiller et apprendre. Des mots pour dire sa flamme, mieux se comprendre soi-même et s’émouvoir. Des mots imaginaires pour rêver et voyager. Des mots à offrir et partager.

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Plaisir des yeux

Instagram avant Instagram

Etheldreda Laing

Si l’invention de la photographie date d’il y a deux siècles, il faudra attendre le début du XXe et l’autochrome des Frères Lumières pour que la couleur s’invite dans les clichés. L’autochrome, c’est une plaque sensible qui contient des particules de fécule de pomme de terre teintées en orangé, violet et vert. Auparavant, les photographies étaient parfois colorisées à la main.

Problème : les photographes peinent à maitriser la technique. Les temps de pose sont extrêmement longs et les plaques super chères. C’est souvent grâce à des femmes dont le nom a été oublié que la technique va progresser. Parmi elles, Etheldreda Laing. Dans sa grande maison familiale où elle s’ennuie, cette Anglaise se découvre une passion pour la photographie. Un loisir socialement accepté pour une femme, même s’il n’est évidemment pas question de sortir dans la rue faire des portraits des inconnus. Dans son jardin, elle va réaliser au entre 1907 et 1915 des images de ces filles au jardin. Des images d’une grande douceur, d'une grande technicité et d’une grande modernité. Un effet très Instagram, mais sans aucun filtre.

📸 Voir ses images

Le mot de la fin

🍆 Pénispliquer. Vous connaissez sans doute le verbe anglais « mansplaining », contraction de « man », l’homme, et « explaining », l’explication. Le mansplaining, c’est quand un homme explique à une femme — avec un léger soupçon de condescendance et de paternalisme — ce qu’elle doit penser, dire ou faire sous prétexte qu’elle est une femme. Même, et surtout si elle connait parfaitement le sujet, et lui absolument pas. Ce néologisme est né en 2008 après un article de Rebecca Solnit. Cette écrivaine américaine racontait comment un homme avait tenté avec arrogance de lui expliquer le sens d’un livre… qu’elle avait elle-même écrit !

Mais comment le traduire, ce verbe « mansplaining » ? En France, on a tenté « mecspliquer », mais le verbe n’a pas vraiment pris, faute de bien sonner à l’oreille. En 2016, Audrey PM, une traductrice et chroniqueuse à Radio-Canada a proposé une traduction bien plus haute en couleur : « pénispliquer ». Pour appuyer ce désir métaphorique (on l’espère en tout cas) qu’ont parfois certains hommes de vouloir mettre à tout prix leur pénis dans une conversation.

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