Épinglé

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Les bonnes infos

Pour lancer votre semaine sur le bon tempo

Tateishi Harumi, Trèfle

→ La beauté du monde

En Haute-Marne, la ville de Saint-Dizier a transformé ses panneaux publicitaires en musée à ciel ouvert. Les œuvres de Cézanne, Van Gogh et Botticelli s’affichent en grand à la place des promos habituelles pour Darty ou Leclerc. Nom de l’opération : la beauté sauvera le monde.

→ L’idée reçue

Un instit, ça refait les mêmes cours chaque année ! En réalité, c’est un peu plus compliqué.

→ L’idée écolo

À Saint-Zacharie dans le Var, le coiffeur Thierry Gras a mis en place depuis plusieurs années une filière de recyclage originale. Éponge naturelle, le cheveu peut être utilisé pour lutter contre les marées noires. Un kilo de cheveux peut capter 8 litres d’hydrocarbures. Cette méthode fut utilisée en 1978 en Bretagne lors du naufrage de l’Amoco Cadiz. Chez Thierry, les chutes de cheveux sont assemblées en gros boudins, utilisés ensuite par les plaisanciers du port pour capturer les huiles de moteur et les fuites de carburant.

→ Un peu d’air

Dans les Hauts-de-Seine, le relais parental Passerelle 92 est un lieu atypique, un peu plus qu’une crèche, un peu moins qu’un foyer. Ouvert 24 h sur 24, ce lieu permet aux parents submergés par des difficultés passagères — chômage, problème de santé, violences conjugales — de faire garder leurs enfants quelques jours ou quelques semaines. Pour souffler, sans être jugés. Son but : éviter le placement des enfants. 10 relais parentaux existent en France, et leur nombre pourrait doubler en 2022.

→ Le plaisir des oreilles

À 95 ans, Odette Chaynes est montée sur la scène vide du Palais Garnier à Paris. Sur le piano, pas de partition. Elle a soufflé quelques secondes sur ses doigts pour les réchauffer. Et la magie a opéré…

Chez nos voisins

🇩🇰 🇸🇪 🇫🇮 🇳🇴 Pays nordiques. Le secret du bonheur à la scandinave tient à la bonne santé économique de ces pays. Mais aussi au fait que leurs habitants ont des attentes raisonnables. Cela s’explique par la Loi de Jante. En 1933, l’auteur danois Aksel Sandemose invente une loi de 10 commandements en usage dans la petite ville imaginaire de Jante. « Tu ne dois pas penser que tu es quelqu’un de spécial… Tu ne dois pas croire que tu en sais plus que nous. » Trop d'ambition devient suspect.

Chez nos voisins

🗿 L’archéologie près de vous. Deux chercheurs en histoire romaine ont lancé l’an dernier Archéodyssée. On aime le ton super pédago du site, l’ambition de ne pas se cantonner aux grands classiques et le souci de faire de l’archéologie vivante. Une section référence les visites virtuelles, du Machu Picchu à la grotte Chauvet (idéal pour neutraliser les enfants un jour de pluie). Une carte interactive vous propose d’explorer les pépites archéologiques près de chez vous (idéal pour occuper les gosses le mercredi).

La boîte à idées

Entre Juifs et Arabes, une petite oasis de paix

Jstreet / Flickr / CC

L’histoire. Le village porte un double nom — Wahat al-Salam en arabe et Neve Shalom en hébreu — pour une même signification. Depuis un demi-siècle, « l’oasis de paix » montre par la pratique qu’une cohabitation entre Juifs et Arabes est possible. Ce village situé entre Jérusalem et Tel-Aviv a été fondé dans les années 70 par Bruno Hussar, un frère dominicain née dans une famille juive égyptienne (sa mère était française) traumatisé par la guerre des Six Jours. En 1988, Neve Shalom a failli décrocher le Prix Nobel de la Paix.

La philosophie. La moitié des 300 habitants sont juifs, l’autre moitié sont des Arabes israéliens. L’administration du village est partagée par les deux communautés. Au cœur du dispositif, l’école bilingue judéo-palestinienne. Les enfants y apprennent la langue, mais aussi la culture de l’autre. Pour être capable de comprendre son point de vue. Ainsi, lors de Yom Haʿatzmaout, la fête nationale célébrant la naissance d’Israël, on parlera également de la Nakba (« catastrophe » en arabe), l’exode palestinien, comme la racontait en 2017 le site Konbini.

Le symbole. Si l’initiative peut paraitre minuscule au vu de l’actualité de ces derniers jours, son importance symbolique est cruciale. Depuis plus de vingt ans, la chercheuse Séverine Autesserre étudie les conditions qui permettent la construction de la paix dans différents pays du monde. « Dans les exemples réussis, ce sont les habitants eux-mêmes qui ont construit la paix par le bas, et qui l’ont maintenue depuis près de 20 ans grâce à des stratégies axées sur la base et s’appuyant sur des citoyens locaux ordinaires », explique-t-elle à la revue Commonspolis.

FOIRE AUX QUESTIONS

📸 Internet. Avez-vous le droit de poster des photos de vos enfants sur les réseaux ? Juridiquement oui, sauf si l’autre parent s’y oppose. Mais leur demander leur avis est judicieux.

🚽 Psychologie. Pourquoi est-ce précisément devant votre porte d’entrée que l’envie de faire pipi devient la plus forte ? C’est un réflexe pavlovien ! Un truc : pensez à De Gaulle ou Mitterrand.

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Matière à penser

La guerre des trottoirs a commencé

iStock

Il faut observer les trottoirs. Sous cette bande d'asphalte se joue l'avenir de nos villes.

On rembobine :

  • Une histoire récente. On trouve les premiers trottoirs dans l’Antiquité. Au Moyen Âge, ils disparaissent pour laisser place à des rues en V censées drainer les saletés. La partie haute est réservée aux riches, d’où l’expression « tenir le haut du pavé ». C’est aux XVIIIe et XIXe siècles que nait le trottoir moderne, à Londres puis Paris. Le trottoir acte les deux grands principes de nos villes modernes : la séparation des flux entre piétons et véhicules et la marchandisation de l’espace public, comme le raconte le site pop-up urbain.
  • Un espace encombré. Depuis plusieurs années, la pression sur les trottoirs croît sans cesse. Le Covid a rebattu les cartes. Les plateformes numériques sont devenues de grosses consommatrices d'espace : Uber et ses voitures en double file, Deliveroo et ses livreurs à vélos, les loueurs de trottinettes ou de vélos. Lors du Black Friday, les livreurs engorgent la ville. La bordure de trottoir est devenu « le quai de débarquement » d'Amazon. Sans parler évidemment de l'impact d'un Google Maps sur le flux des piétons.
  • Une ressource stratégique. La gestion du trottoir va devenir stratégique pour les collectivités. Souvent vu comme un coût, il a en réalité une grande valeur. Aux États-Unis, Google l’a bien compris en faisant de sa gestion par les données un enjeu stratégique pour le futur, comme le détaille dans une interview passionnante la consultante Isabelle Baraud-Serfaty.
  • 👉 À lire ici

À PICORER

🎧 Carte. Qu’écoutait-on à la radio au Portugal ou en Corée du Nord dans les années 20 ? Ce site vous propose un voyage spatio-temporel fascinant (cliquez sur Basic Mode).

😂 Travail. Dans l’entreprise, le rire est une arme puissance. Mais à double tranchant.

📌 École. Chez les parents d’élèves, il y a eu longtemps, d’un côté la FCPE (à gauche), de l’autre la PEEP (à droite). Depuis ces dernières années, les collectifs indépendants se multiplient.

🐈 Psychologie. Les chats n’aiment pas uniquement les boîtes, ils en aiment aussi l’illusion.

⚽️ Football. En 2000, Yves, un supporter calaisien ivre qui avait perdu sa femme Annie au stade, est devenu la star d’internet. Deux décennies plus tard, le magazine So Foot est allé vérifier : il l’a bien retrouvée.

🚂 Train. Il est possible de rallier Porto au Portugal à Hô Chi Minh-Ville au Vietnam par le rail. 17 000 kilomètres, soit le plus long voyage ferroviaire au monde. Prévoyez 13 jours et au minimum 2000 dollars.

PS : pour aller de Biel, son village natal dans le Valais suisse, à Bessèges dans le Gard où il passait enfant tous ses étés, soit 760 kilomètres, le réalisateur Manuel Lobmaier a mis lui 11 jours

«  L’amour heureux, c’est quand on a travaillé, qu’on est fatigué, exténué, et que votre journée vous a paru accablante, de rentrer chez soi et de voir quelqu’un qui a un tel regard sur vous qu’on a envie de la lui raconter, sa journée. Et que justement, en lui racontant, elle devient amusante, parce que l’autre a un reflet de vous assez romanesque, assez intéressant ou assez brillant pour que cette journée plate devienne, en la racontant, passionnante. »

Françoise Sagan dans « Je ne renie rien »

Écrivaine française (1935-2004)

Plaisir des yeux

Mathieu ou la passion paysanne

Pablo Chignard

Depuis 2005, le photographe Pablo Chignard raconte la vie de Mathieu, éleveur de vaches charolaises dans le Puy-de-Dôme. 15 ans d’une vie de paysan — il préfère ce mot à agriculteur : le passage de témoin avec son père, les journées à rallonge, les amours, les séparations, les rires, le départ de son associé Marco, la solitude, le poids de la paperasse, les 1000 euros par mois pour des semaines de 60 heures, les vacances — rares —, la naissance de ses enfants Luna et Baptiste, sa conversion en bio, le Covid. « Paysan, ce n’est pas un métier, c’est un mode de vie  » 

📸 Son reportage

Le mot de la fin

📍 Ubuntu. On retrouve ce mot dans de nombreuses langues bantoues dans le sud de l'Afrique. Il signifie littéralement humanité. Mais c’est un concept bien plus fort : notre propre humanité est liée à celle des autres. Comme le résume un proverbe zoulou : « Une personne est une personne à travers les autres personnes. » Ubuntu, c’est se souvenir que nous ne sommes rien sans les gens qui nous ont aidés à grandir. C’est se sentir diminué comme être humain lorsque d’autres, près de chez soi ou ailleurs dans le monde, sont humiliés, opprimés, rabaissés. C’est plus largement être capable d’ouverture, d’empathie, de respect, de générosité et d’entraide envers son prochain.

Dans une société sud-africaine profondément fracturée par l’apartheid, Mandela en avait fait le socle de sa politique de réconciliation à son arrivée au pouvoir en 1994.

Le saviez-vous ? Huître, goinfre, belge, triomphe et cuistre sont des mots qu’il est impossible de faire rimer — et voici quelques autres curiosités linguistiques.

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