🗣️ Consultations poétiques. Fermé à cause du confinement, le théâtre de la Ville à Paris a eu une idée géniale qui cartonne : des consultations poétiques. Vous prenez RDV gratuitement comme sur Doctolib. Un comédien vous rappelle — pour de vrai — pour s’enquérir de votre santé et vous offrir une dose de poésie.

Pour débuter cette semaine en douceur

Giphy

→ Une belle histoire

Dans la zone interdite de Fukushima, Sakae Kato, 57 ans consacre désormais sa vie à recueillir et nourrir les chats affamés abandonnés il y a dix ans.

→ Ligne de nuit

À Lille, la solidarité s’organise pour endiguer la grande détresse des étudiants. Nightline est une ligne gratuite d’écoute nocturne animée par les éudiants pour les étudiants .

→ La mémoire et la guerre

Depuis le début de la guerre en Syrie il y a dix ans, la graphiste syrienne Sana Yazigi, qui vit en exil en France, rassemble les milliers de graffitis, poèmes, calligraphies, dessins, chansons créés sous les bombes. Ces oeuvres d'art racontent la colère, la détresse, mais aussi l’espoir du peuple syrien

→ Une vie en marge

Elle s’appelait Karen. Durant de nombreuses années, elle fut la porte-parole des prostituées de Lyon. Elle vient de mourir à 59 ans. Dans un bel article, le site Rue89Lyon raconte sa vie, ses combats, ses blessures.

→ Un Ehpad solidaire

À Aurillac, les résidents d’un Ehpad se mobilisent contre l’expulsion de Ronalda Mbumba, leur assistant de vie (qui chante du Kenji Girac). Arrivé en France à 15 ans depuis la RDC, Ronaldo achève sa formation dans un secteur en manque cruel de main d'oeuvre.

PS : Au Québec, on donne un surnom aux demandeurs d’asile qui ont participé à la bataille contre le Covid : les « anges gardiens ».

🇩🇪 Allemagne. On les appelle les Stolpersteine, les pierres sur lesquelles on trébuche. Ces petits pavés de bronze fixés dans la chaussée rendent hommage aux victimes de la Shoah. Voici l’histoire bouleversante de deux d’entre elles.

🇵🇹 Portugal. Un homme a été condamné à payer à sa compagne 60 000 euros pour les tâches domestiques qu’elle a effectuées durant leur vie commune.

🇸🇪 Suède. Réalisé par une toute petite équipe, le jeu vidéo Valheim cartonne. Et montre que la Suède est devenue l’un des fiefs créatifs de l’industrie vidéoludique. Minecraft et Candy Crush, c’est suédois !

👔 Leçon de choses. La newsletter « Objets du travail » raconte la vie cachée derrière les objets de notre quotidien. C'est chaque mois et ça fourmille d'anecdotes. Vous ne regarderez plus votre cravate ni votre fauteuil de bureau du même oeil.

Lego et la guerre des clones 

Les Lego, c’est cool. Mais le géant danois est beaucoup moins cool quand il s’agit de propriété intellectuelle. Sur YouTube, deux marchands de jouets allemands ont eu le malheur de dire du mal des célèbres briques. Provoquant la colère du service juridique du géant danois. C’est raconté dans la presse allemande, et synthétisé par Le Monde.

Pour comprendre cette affaire : 

• L'histoire du brevet. Lego, contraction de leg godt (« joue bien » en danois) voit le jour en 1932. Les premières briques en plastique datent de 1946. En 1958, l’entreprise danoise dépose un brevet sur le mécanisme qui donne aux Legos leur solidité : la présence de cylindres à l’intérieur des briques qui permettent de bien les clipser entre elles.
• La guerre des clones. En 1978, le brevet tombe dans le domaine public, raconte le blog 500 nuances de geek. Les concurrents nord-américains, européens puis asiatiques se ruent sur la fabrication de briques compatibles, souvent moins chères et de moins bonne qualité. Pour se défendre, Lego attaque systématiquement les concurrents, avec un succès mitigé. En 2010, la Cour européenne de Justice lui interdit de protéger à nouveau ses briques.
• Des fans à ménager. Lego ne peut pas se permettre de se fâcher avec ses AFOLs (pour Adult Fan Of Lego) qui font partie de sa stratégie commerciale. Gare à l’effet Streisand : après les attaques, les deux vendeurs allemands ont vu l’audience de leur chaîne YouTube exploser…  

👉 À lire ici

Aller plus loin. Velcro, Kleenex, Escalator, Trampoline… Ces noms de marque sont devenus des noms communs par l’usage de la langue. Est-ce ce qui attend Lego ? (en anglais)

📌 Travail. Comment savoir si votre chef est toxique ? Ce site tenu par des professionnels peut vous aider.

👡 Bricolage. Marre des chaussures en pagaille dans votre placard ? Voici une petite astuce. 

« Je parle depuis que je suis ici... » 

iStock

Une histoire d’amour. C’est un coup de foudre aussi émouvant qu'inattendu que raconte France Culture dans le podcast « Laisse parler les femmes ». Gisèle, 80 ans et Albert, 91 ans, sont tous les deux pensionnaires d’une maison de retraite près de Rennes. Et tombent amoureux l’un de l’autre. « Honnêtement, ce n’était pas pour le sexe, mais plutôt une amitié très très profonde. » Albert et Gisèle partagent leur goût du rugby à la télé et de la grande musique. Tous deux adorent chanter. Albert décède deux ans plus tard.

Les années de « malheur ». Au fil du reportage, Gisèle raconte un autre versant de sa vie : ses 41 ans de mariage. « Du malheur » dit-elle pudiquement. On comprend que son mari la battait. Et qu’elle s’est tue toutes ces années. « Mes enfants ne l’ont jamais su. Je n’exprimais pas mes sentiments, je ne me mêlais pas des conversations. J’avais honte parce qu’on me rabaissait tout le temps. Tout le monde me croyait heureuse. Je parle depuis que je suis ici... » 

Au service des autres. Aujourd’hui, Gisèle espère que la nouvelle génération sera plus heureuse qu’elle. Elle essaye toujours de se rendre utile : elle tricote des vêtements pour les nouveau-nés pour une association caritative. En souvenir d’Albert et des jours heureux, elle entonne souvent le Temps des Cerises de sa jolie voix claire…

🎧 À écouter ici (27')

⛪ Internet. On les a vues chez les Youtubeurs stars Tibo InShape ou Mcfly et Carlito. Les bonnes sœurs seraient-elles les nouvelles influenceuses ?

🐄 Médecine. C’est en observant la peau de lait des fermières anglaises naturellement immunisées contre la variole qu’en 1796, que le médecin de campagne Edward Jenner inventa la vaccination (Pasteur, lui, inventera le principe du vaccin).

🎒 Éducation. Justine Reix, journaliste pour le site Vice, décide de passer une journée dans le lycée qu’elle fréquentait dix ans plus tôt. Elle découvre avec horreur qu’elle s’habille désormais comme une prof.

🍸 Géopolitique. La vie d’un espion américain à Paris ressemble un peu à un épisode d’Emily In Paris sur Netflix.

🐦 Littérature. Et si les grands écrivains avaient eu Twitter ? Héraclite aurait cartonné avec ses maximes courtes et inspirantes. Zola aurait trusté les #TT (les sujets tendance) avec son hashtag #Jaccuse. Marcel Proust aurait certes perdu beaucoup de temps, mais aurait raconté à merveille ces mondanités 2.0.

🍎 Technologie. Aujourd’hui, un algorithme de reconnaissance d’objets peut facilement identifier n’importe quelle variété de pommes. Mais si vous écrivez dessus « iPad » (la tablette d’Apple, la marque… à la pomme), votre IA va devenir zinzin. Cela porte un joli nom : l’attaque typographique  (la version courte | la version experte)

🐗 Nature. Le photographe japonais Manabu Sekine raconte sur Instagram l’ensauvagement de la zone interdite de Fukushima, abandonnée par les hommes.

🗺️ Pépite. La carte des provinces illustrées par Émile Joseph Porphyre Pinchon, le papa de Bécassine.

La force des mains tendues 

Valentin Flauraud pour Saype

C’est une œuvre gigantesque débutée en 2019 et qui se déploie petit à petit sur tous les continents. Originaire de Belfort, l’artiste Saype crée des œuvres éphémères XXL. Avec Beyond Walls, il poursuit son projet fou : peindre la plus grande chaîne humaine jamais réalisée. Passé par Paris, Genève, Istanbul, il revient du Bénin. Ses peintures sont biodégradables, réalisées avec un mélange de craie, de charbon et de protéine de lait appliqué avec un pistolet à peinture. Chaque fresque lui prend plusieurs semaines, immortalisée par un photographe, avant d’être balayée par le vent et la pluie.

👉 L'instagram de Saype

👉 L'instagram du photographe V. Flauraud

📍 Teranga. En wolof, langue majoritaire au Sénégal, ce mot signifie hospitalité. Mais c'est plus que cela : un mélange d’ouverture, de respect, de tolérance, de politesse, d’entraide, de chaleur, de générosité et de familiarité. L’autre n’est plus autre. La teranga , c’est le ciment du vivre-ensemble, quelle que soit votre origine, votre religion ou votre classe sociale. La teranga a permis au Sénégal d’être l'un des pays les plus paisibles d’Afrique, même s’il traverse une crise politique importante. 

Teranga prend tout son sens au moment du repas. On prévoit souvent une assiette pour un possible invité. Si celui-ci arrive, on lui fait une place autour du plat et on lui sert l’attaya, le thé à la menthe sucré. On offre les meilleurs morceaux de poisson. Car si vous partagez votre bol, dit la teranga, celui-ci sera plus copieux.