Les bonnes infos

Pour démarrer cette semaine du bon pied

Autoportrait - Zinaïda Serebriakova

Une belle histoire d’amitié 

André habite à Savigneux dans la Loire. Vadim réside à Jytomyr en Ukraine. Ces deux-là, raconte le journal Le Progrès, sont liés par une amitié « plus forte que le sang ». Une amitié de 25 ans qui a débuté grâce à une association d’échanges entre les deux pays née après Tchernobyl. Vadim vient chaque année dans le Forez depuis ses neuf ans. C’est le témoin de mariage d’André, qui lui-même est le parrain de Micha, le fils de Vadim. Le 24 février, lorsque la Russie attaque l’Ukraine, André n’hésite pas à parcourir 3000 kilomètres, un périple éreintant. À la frontière avec la Roumanie, il récupère Anna, la femme de son ami et Micha son fils. Vadim est là, mais choisit de rester en Ukraine. Il sait désormais sa famille en France à l’abri.

Des parcours de combattantes

Le cancer est un combat. Reprendre le boulot après en est un autre. Édith, Céline et Chloé racontent leurs parcours souvent juchés d’embûches et de déceptions, mais aussi jalonnés par la bienveillance de collègues et de chefs

Sortir des idées noires

Le 9 janvier dernier sur le plateau de TF1, Stromae chantait « ses pensées suicidaires » qui lui ont longtemps fait vivre un enfer. Le chanteur belge est revenu aujourd’hui sur les feux de la rampe après une longue et indispensable déconnexion. Son témoignage a montré à quel point le talent et le succès ne protégeaient pas. Il a aussi permis à beaucoup de gens d’oser en parler. En France, le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes

Le plus étrange des métiers

Jérôme Bénozillo exerce un métier unique au monde, puisqu’il l’a lui-même inventé : capotier. À Lyon, il vend depuis vingt ans des préservatifs aux prostituées. Avec ces femmes, il a tissé une relation unique, faite de confiance, d’écoute et de respect

CHEZ NOS VOISINS

🇮🇹 Italie. Sculptée il y a 30 000 ans, découverte en Autriche en 1908 et censurée par Facebook en 2018, la Vénus de Willendorf, une petite statuette de calcaire haute de 11 centimètres qui représente une femme enceinte aux courbes généreuses, est l’une des œuvres d’art les plus célèbres de la préhistoire. Elle serait en réalité originaire du nord de l’Italie, ce qui confirmerait la mobilité remarquable des premiers humains modernes.  

🇷🇴 🇧🇬 🇲🇩 Roumanie, Bulgarie, Moldavie. Au Japon, pour se réjouir du printemps, on fête Hanami sous les cerisiers en fleurs. Dans ces trois pays d’Europe de l’Est, on célèbre le Martisor. L’homme — parfois la femme — offre à l’être aimé une petite amulette porte-bonheur, constituée de menus objets ou de petits personnages liés ensemble par un cordon rouge (l’hiver) et blanc (le printemps). Cette amulette est un signe de respect et de bonheur.

PS : Ces derniers jours, les bénévoles roumains ont offert ces martisoare aux réfugiés ukrainiens fuyant leur pays en guerre.

C'est pas sorcier

Manger local, est-ce forcément plus écolo ?

Pixabay

Dans un épisode passionnant, le podcast « Y’a le feu au lac » explore les idées reçues autour des circuits courts.

Ce qu’il faut retenir :

  • Le transport ne pèse que pour 10 % dans l’empreinte environnementale d'un produit. Le mode de production (machine, engrais) compte pour 50 %. La distance n’est qu’un facteur secondaire.
  • Le bilan écolo des circuits courts est en demi-teinte. Le problème : leurs flux sont fragmentés, avec des petits volumes, à destination de points de vente éparpillés et beaucoup de retours à vide. L’enjeu pour le futur : mieux organiser et mutualiser les flux.
  • Livrer en camionnette est polluant. C'est le mode de transport utilisé par les acteurs des circuits courts. Si on rapporte à la tonne transportée et au kilomètre parcouru, une camionnette ou un utilitaire emet dix fois plus de CO2 qu’un camion, et 100 fois plus qu'un bateau.
  • Les trajets du consommateur sont souvent oubliés. Or, celui-ci va faire plus de route en voiture, et visiter davantage de points de vente pour s’approvisionner, comparativement à un achat en supermarché.

🎧 À écouter ici (20')

PS : le podcast donne aussi plein de bonnes raisons de consommer local !

Rejoignez-nous sur Instagram

Matière à penser

Comment (bien) réconforter un ami ?

iStock

Une copine qui divorce ? Un copain qui vient de se faire virer ? Soutenir un ami dans un moment difficile de son existence n’a rien d’évident. Tout le monde n'est pas doué pour ça. Voici quelques conseils basés sur la recherche scientifique, et expliqués par le site Psyché.

À retenir :

  • Ne minimisez pas le problème. Un ami a raté son examen. La dernière chose qu’il a envie d’entendre, c’est un « ce n’est pas grave, tu recommenceras l’année prochaine ». Soyez compatissant et réceptif aux émotions de votre ami.
  • Écoutez votre ami, réellement. Une étude scientifique a montré qu’il est très difficile de se mettre à la place de l’autre. D’où l’importance de commencer par demander à la personne comment elle se sent. On peut recourir à une technique de thérapeute en pratiquant l’écoute active : reprendre et paraphraser les paroles de votre ami avec vos propres mots.
  • Prenez les choses dans l’ordre. Commencez par lui apporter un soutien émotionnel, le réconforter, le soutenir avant de lui apporter un soutien cognitif, en l’aidant à trouver le positif, en lui prodiguant peut-être des conseils. L’un ne va pas sans l’autre. C’est un équilibre à trouver.
  • Ne prenez pas des décisions à sa place. Votre rôle d'ami est de faciliter ses choix, pas de les faire à sa place — sauf en cas de danger. La recherche scientifique a montré qu’un soutien trop directif pouvait être contreproductif, une source importante de stress. 
  • Éviter de ressasser à deux. C’est qu’on appelle la rumination sociale et cela enfermera votre ami dans une spirale négative. Votre mission est aussi de distraire.

👉 Lire l'article (en anglais)

À PICORER

🎤 Quiz. Saurez-vous reconnaître le cri du pangolin ou de Christophe Willem ? Voici un quiz sonore bien retors.   

🎧 Musée. Vous avez adoré le Musée des sons disparus ? En voici un deuxième, en français cette fois. Attention, gros coup de nostalgie — ou de vieux — à venir.

🗣 Langues. Cette interview de ce professeur des langues slaves date de 2016, mais elle est passionnante pour comprendre pourquoi en Ukraine, les langues, le russe et l’ukrainien, ne sont pas des frontières. Et qu’en réalité, tout est bien plus poreux et complexe.

🎍 Déco. Les Suédois dorment les fenêtres grandes ouvertes et font couette à part. Les Américains adorent les lits king size et les matelas mous. Les Russes n’aiment pas trop les plantes vertes.

👩‍👩‍👧‍👦 Famille. Pour construire sa vision du monde, un enfant doit pouvoir s’appuyer sur l’histoire familiale.

⛵️ Voyage. Comment le Covid a transformé l’industrie du tourisme. Et plus profondément notre Wanderlust, notre envie de voyages.

🚽 Urbanisme. Pisser en ville, miction impossible ?

« Hé ! Si tous les généraux et amiraux du monde, quelles que soient les couleurs et les étoiles, avaient un chat sur les genoux, hébin moi je me sentirais vachement mieux, moi ! »

Gaston Lagaffe dans « La Saga des gaffes » 

Personnage inventé par Franquin (1924-1997) 

Plaisir des yeux

L'homme qui sculptait le sable et les flocons

Simon Beck

Enfant, on a tous dessiné dans le sable ou dans la neige. C’est porté par ce même plaisir que Simon Beck, un cartographe britannique de 63 ans installé dans les Alpes françaises, crée depuis 20 ans d’immenses œuvres aux quatre coins du monde. Simon dessine chacune de ses œuvres seul. Après les avoir crayonnées sur papier, il part en montagne ou sur la plage, armé d’une sorte de compas géant et d’une boussole. Chaque œuvre est une randonnée de 20 à 30 kilomètres, qui lui prend parfois plus de douze heures. Il donne vie à la force des mollets à des œuvres magnifiques et éphémères… que la neige, le sable, l’eau et le vent feront disparaitre quelques jours plus tard.

📸 Ses oeuvres d'art

Le club Bulletin À propos

Le dico des mots extraordinaires bientôt en livre

« Le dico des mots extraordinaires », c'est le livre papier qui compilera les mots de la fin de Bulletin. Il est en cours de fabrication. La maquette est quasiment finie (128 pages en format carré), les textes sont en train d'être relus. Il devrait être imprimé en France à Grenoble dans les semaines à venir.

Vous souhaitez le recevoir en avant-première ? Devenez membre du club Bulletin. C'est aussi un moyen simple de soutenir notre travail — et il y a d'autres contreparties sympas.

Les mots de la fin

😢 Weltschmerz. Confrontés aux tumultes de l’actualité — le Covid, l’Ukraine — rendons grâce à la langue allemande de savoir nommer précisément les émotions qui peuvent nous assaillir. Il y a le mot Angst qui désigne la peur, l’angoisse face aux évènements. Mais il y a aussi un mot plus profond : Weltschmerz, littéralement la douleur du monde. Weltschmerz, c’est à la fois une lassitude et une mélancolie, une souffrance de l’âme et un mal de vivre qui nous saisit quand nous réalisons que le monde extérieur ne correspond pas au monde tel que nous voudrions qu’il soit. Et ce décalage nous est insupportable. Ce mot, très beau mais pas très rigolo, a été inventé en 1930 par l’écrivain romantique allemand Jean Paul.

🏡 Solastalgie. Face au réchauffement climatique, le mot éco-anxiété est devenu très à la mode. Mais on préfére le néologisme de solastalgie inventé en 2003 par le philosophe australien Glenn Albrecht. Ce mot est constitué de solace (la consolation) et algie (la douleur), et il résonne avec les mots nostalgie et solitude. La solastalgie nous frappe quand nous voyons se transformer et disparaitre des lieux aimés et réconfortants : un champ où nous jouions enfants désormais bétonné, un bosquet dans lequel nous faisions des cabanes désormais rasé, un jardin où ne résonne plus le bruit des oiseaux, une colline sur laquelle nos enfants ne pourront pas faire de luge, une rivière où nous allions nous baigner désormais asséchée. C’est irréversible, et cela nous plonge dans un très grand chagrin. La solastalgie, c’est le mal du pays sans en être parti, un exil étrange et immobile. 

Recommandez Bulletin
à vos amis

Je partage sur les réseaux sociaux

Whatsapp

bulletin.fr/mail/07032022/