Les bonnes infos

Pour démarrer cette semaine du bon pied

Matin au cap Cod - Edward Hopper

→ La belle histoire 

Dillon est un petit garçon de l’Idaho aux États-Unis. À 8 ans, il écrit son premier livre de science-fiction. Faute de pouvoir trouver un éditeur, mais désireux d’être lu, Dillon dépose en douce son livre dans les rayonnages de la bibliothèque municipale. Les bibliothécaires tombent sur l’ouvrage et lui trouvent une place de choix. Gros succès : la liste d’attente pour « Les aventures du Noël de Dillon » compte désormais 55 personnes (en anglais).

→ L’idée reçue

Les jeunes sont forcément des cracks en informatique.

→ Les candidats marathoniens

Mener une campagne présidentielle est un marathon qui nécessite une hygiène de vie impeccable. Jean-Luc Mélenchon, raconte Ouest-France, surveille son poids et surtout son sommeil : il dort au minimum 7 heures, multiplie les microsiestes de 20 minutes — parfois trois par jour — et s’offre une fois par semaine une longue nuit qui peut durer 15 heures.

→ Les citoyens du bistrot

C’est l’un des rares lieux où toutes les classes sociales — l’ouvrier, le cadre et le rentier — se mélangent. C’est aussi historiquement un lieu où l'on parle politique. Mais à l’heure des réseaux sociaux, les bistrots jouent-ils encore leur rôle démocratique ?

→ La fabrique de champions

Pour briller aux JO d’hiver de Pékin qui viennent de démarrer, la Chine a débauché dès 2015 des coachs prestigieux. Mais peut-on transformer des quasi-débutants en champions en seulement sept ans ?

CHEZ NOS VOISINS

🇮🇸 Islande. Le pays va mettre fin à la pêche à la baleine à l’horizon 2024. Pas par choix mais faute de débouchés. Les Japonais, principaux consommateurs au monde, ont repris en 2019 la chasse au cétacé qu’ils avaient suspendue, du moins officiellement, en 1986

La belle idée

Le souvenir animé des enfants d'Izieu

BnF

C’est un épisode tragique de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 6 avril 1944, 44 enfants juifs de la Maison d’Izieu dans l’Ain étaient raflés avant d’être exterminés à Auschwitz. 78 ans plus tard, un document extraordinaire, les petites BD griffonnées par ces enfants durant leur séjour dans cette colonie, vont devenir des dessins animés, comme le raconte ActuLyon.

L'histoire :

  • La découverte des rouleaux dessinés. Revenue sur les lieux du drame quelques semaines après le drame, Sabine Zlatin, la directrice, récupère les affaires des enfants. Parmi ces documents, beaucoup de lettres mais aussi trois drôles de petits de rouleaux — le plus long mesurant 260 centimètres. Les enfants avaient fabriqué des histoires à dérouler avec l’aide du cuisinier de la colonie, un passionné de cinéma. Le soir venu, selon le principe de la lanterne magique, les enfants projetaient leurs histoires à la lumière de la bougie, accompagnant eux-mêmes la projection d’une voix off, de dialogues et de bruitages.
  • Une restauration technique. Ces rouleaux sont fragiles. C’est la Bibliothèque nationale de France qui s’occupe de la restauration des rouleaux. Un travail émouvant, et très technique. Les rouleaux sont mis à plat par « relaxation » (en gros, le papier est humidifié indirectement sans être mouillé). Commence alors un travail de fourmi avec des coton-tiges et du papier buvard, expliqué ici.
  • Le dessin animé. En partenariat avec un studio et une école d'animation, ces trois rouleaux vont être adaptés en dessin animé. Le premier sera bientôt prêt. Fidèle à l’esprit d’Izieu, qui hébergeait des enfants venus de toute l’Europe, ce sont des élèves d’une classe allophone dont la langue maternelle n’est pas le françai, qui ont fait le doublage. Un financement participatif est en cours. Le premier film sera diffusé le 6 avril, 78 ans jour pour jour après le drame.

👉 Le site du projet

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Matière à penser

L'art (délicat) de bien traduire une insulte

iStock

Pour les journalistes de l’Agence France Presse qui publie en six langues, traduire les insultes est un exercice miné et éminemment subjectif. Donald Trump leur a donné d’ailleurs beaucoup de boulot. C’est raconté ici avec beaucoup humour.

Trois exemples :

  • « Son ot the b***» de Joe Biden. Le 24 janvier, le président américain lâche en pleine conférence de presse « What a stupid son of a bitch », après la question d’un journaliste. Comment traduire ? De manière littérale, par un très violent « stupide fils de pute » (pardon) ? Sauf que dans un contexte anglo-saxon, cette expression est en réalité moins violente et plus commune. L’AFP utilisera « espèce de connard ». 
  • « Emmerder » d'Emmanuel Macron. Le 7 janvier, le président français annonce vouloir « emmerder » les non-vaccinés. Comment restituer le bon dégré de vulgarité de ce mot ? En anglais, l’AFP utilise d’abord le verbe « hassle » (embêter), un peu léger, puis se rabat sur « piss off » (faire chier). En espagnol, même dilemme : « molestar » (déranger) ou « joder » (baiser) ? L’AFP tranchera pour « fastidiar » (ennuyer).
  • « Jean-Marc Ayraut » en arabe. Les pièges sont nombreux, et inattendus. Comme lorsqu’il a fallu traduire le nom de l’ancien Premier ministre socialiste en arabe. Problème : Ayrault signifie littéralement « sa bite » en arabe. L'AFP choisit de respecter la prononciation, au grand dam du ministère des Affaires étrangères.

👉 À lire ici

À PICORER

🎹 Musique. Pianiste virtuose et Youtubeur au million d’abonnés, le jeune japonais Hayato « Cateen » Sumino réinterprète les musiques célèbres des jeux vidéos, Zelda ou Mario

💅 Beauté. Un beau reportage sur les patronnes des salons de beauté indiens à Paris, des femmes engagées et indépendantes.

🍅 Nature. Découvrir de nouvelles espèces d’animaux est toujours un enchantement. Enfin, presque toujours… Venu des Pyrénées-Atlantique, on vous présente le ver Covidium, objectivement très moche et qui risque surtout d’envahir nos potagers

🎧 Conso. ADMR, méditation, silent-disco… Et si le silence devenait tendance ?

🎒 Marche. Parti d’Éthiopie, le berceau de l’être humain, le journaliste américain Paul Salopek parcourt depuis 2013 le monde à pied, à la rencontre, tout simplement, de l’humanité. Un beau texte sur l’importance de la mémoire.

🌲 Forêt. Si vous voulez être dépaysé, partez à la rencontre de Francine Joly de Lotbinière, une seigneuresse québécoise de 94 ans qui se bat aujourd’hui pour protéger la forêt octroyée à ses ancêtres en 1672 par Louis XIV.

« On dit que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Mensonges ! Le monde appartient à ceux qui sont heureux de se lever. »

Monica Vitti

Actrice et réalisatrice italienne (1931-2022)

Plaisir des yeux

L'humanité costumée

Charles Fréger

C’est une œuvre majeure que mène depuis plus de 20 ans le photographe français Charles Fréger. Un inventaire patient des cultures et des costumes du monde entier : les marins en uniforme du port de Rouen, les descendants d’esclaves marrons lors des carnavals caribéens, les fantasias des écoles de sambas, les yokainoshima — les esprits masqués du Japon, les bigoudènes de Bretagne ou les danseurs des pow-pow amérindiens. Ses portraits sont une manière belle et profonde de questionner ce qui fonde notre identité. 

📸 Son compte Instagram

Le mot de la fin

🍓 Smultronställe. En suédois, ce mot signifie littéralement « le lieu où poussent les fraises des bois ». Comme un coin à champignons, c’est un endroit que l’on garde farouchement secret.

Ce mot possède un sens plus large et poétique. Smultronställe, c’est un lieu que vous chérissez particulièrement, lié à votre enfance, à vos histoires d’amour ou d’amitié ou à un épisode particulièrement heureux de votre existence. Smultronställe, cela peut être un petit café, une plage secrète, une maison de vacances. Un endroit important pour vous dont vous êtes parfois nostalgique, où vous vous sentez en sécurité et aimez vous réfugier, parfois simplement en pensée ou en songe. Votre petit coin de paradis. 

On retrouve ce motif dans le film du « Les fraises sauvages » du grand réalisateur Ingmar Bergman. 

PS : Et vous, quel est votre smultronställe ? Racontez-nous, nous publierons les plus belles contributions sur notre page Instagram.

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