Double ration de mots ce lundi pour une rentrée zen.
📍 Keyif. À Istanbul, le keyif est un art de vivre, une manière de se laisser bercer par l’oisiveté, de jouir du moment présent sans s'assigner ni but ni objectif. On peut pratiquer le keyif en solo, assis sur un banc à contempler le Bosphore, ou à plusieurs à une terrasse en partageant un café. Keyif vient de l’arabe kief كَيف, qui désigne la volupté qui nous envahit (après avoir fumé du haschich ou fait un bon repas). En France, ce mot a donné notre verbe kiffer, prendre son pied.
📍 Fjaka. Après le keyif, le carpe diem turc, voici la fjaka, la quasi-sieste prisée par les Croates de Dalmatie. Vous entrez dans la fjaka quand votre corps et votre esprit, écrasés par la chaleur, le vin et un bon repas, se mettent à ralentir jusqu'à sombrer dans une langueur paisible à la lisière de sommeil. Vous voilà dans un état de léthargie merveilleux, une langueur délicieuse quasi extatique. Vous jouissez de l'instant, vous n’aspirez à rien d’autre, vos soucis sont loin. Attention, vous diront les Croates, la fjaka n'a rien à voir avec la paresse, c'est là aussi un art de vivre (même si la frontière est parfois fine).
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